Paris le 16 février 2010 - Lettre n° 66

Mastérisation : le scénario du pire

A la rentrée 2010, nos établissements vont accueillir de nouveaux enseignants stagiaires  à temps plein. Ces étudiants, recrutés au niveau M2 (bac +5) essentiellement sur des connaissances disciplinaires, auront au mieux comme formation professionnelle un stage de six semaines. Inquiets, certains rectorats inviteront  ces personnels à participer à des sessions de formation (joliment surnommées « kit de survie » !) une semaine avant la rentrée.

Au cours de cette première année en établissement, il est prévu de les nommer sur des services de 18 heures dont ils seront absents un tiers du temps pour poursuivre leur formation. Qui les remplacera ? Les initiateurs de la réforme se sont désintéressés de ce « détail » (et évoquent vaguement l’appel à des étudiants !). Au CNESER (conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), le SNPDEN (qui y siège comme représentant les personnels de direction) a voté contre cette réforme. Le dogmatisme idéologique anti-pédagogique et les impératifs budgétaires liés à la suppression de 16000 postes ont présidé à la rédaction de ce scénario du pire dont les conséquences se feront sentir jusqu’en 2050 au moins.

La première circulaire censée cadrer cette formation ne reconnaît pas l’EPLE comme lieu de formation associé à l’université et n’évoque pas le rôle spécifique des personnels de direction ni dans l’organisation des stages, ni comme personne ressource. Le SNPDEN demande que ce rôle soit reconnu, ce qui conditionne notamment l’accueil de stagiaires M1 et M2.

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