Paris le 21 avril 2010 - Lettre n°86

Violences scolaires : les solutions sommaires
ne sont pas les bonnes


Le SNPDEN regrette qu’une fois encore soient préférés des effets d’annonce à la mise en œuvre d’une politique ambitieuse. Il souligne en effet l’écart considérable qui sépare les propositions avancées lors des états généraux sur la sécurité à l’école, qui préconisaient notamment de développer les médiations et les liens avec les familles, et celles faites par le Chef de l’Etat lors de son déplacement à Bobigny.
La suppression des allocations familiales est une mesure ancienne qui n’a jamais fait la démonstration de la moindre efficacité.

Bien au contraire, cette mesure risque d’accroître les difficultés sociales sans pour autant faire retrouver à l’élève le chemin de l’école. Avec notre fédération UNSA-Education, nous pensons que ces mesures simplistes n’apporteront pas de solutions à des problèmes complexes dont les causes sont multiples et qui demandent sur le terrain la mobilisation de tous.

Quant à la proposition de demander aux 53 chefs d’établissements scolaires « particulièrement sensibles d’installer un bureau destiné au policier référent », elle paraît en l’état plus caricaturale qu’efficace.

Si nous partageons l’analyse sur la priorité à apporter à la lutte contre la violence scolaire, nous refusons de voir nos missions comme nos responsabilités galvaudées. Ce type de proposition risque en effet d’accroître la confusion des rôles. Rappelons par ailleurs que les aménagements éventuels de locaux, s’ils sont nécessaires, ne relèvent pas de l’Etat mais des collectivités territoriales.

La lutte contre la violence scolaire requiert une approche rationnelle et non émotive permettant de s’attaquer efficacement à la réalité de ces problèmes dans les collèges et lycées.

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