Déclaration du SNPDEN-UNSA 27 à la réunion de présentation du pacte

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Madame la directrice académique,


Le 24 avril, le président de la République annonçait aux médias la mise en place du
pacte enseignant. Depuis cette date, nous avons assisté à une succession de
déclarations dans la presse mettant pêlemêle le focus sur les absences non
remplacées des enseignants, l’ouverture vers le monde de l’entreprise ou le soutien
aux élèves en difficulté.

Dans ce contexte, nous ne pouvons que saluer Madame la Directrice académique
votre prise de risque d’organiser une visio dès le 17 mai pour présenter aux
principaux de collège les grandes lignes de la mise en œuvre du Pacte, alors même
que tous les arbitrages ne sont pas encore publiés. Je dis « prise de risque » car voilà
où nous en sommes rendus à interpréter les oracles : « l’intention du ministre,
l’esprit de la mesure… » Ce n’est pas normal, ce n’est pas acceptable. Aucun cadre
de l’éducation nationale ne devrait travailler ainsi.

Pire à notre sens, cela devient une méthode de gestion dont l’exemple de la brique
RCD du pacte en est symptomatique : marquée comme prioritaire dans les
infographies du ministère, dite obligatoire dans certains diaporamas, mais dont le
caractère contraignant pour les enseignants pactés ne figurerait pas dans la version
en cours de validation du texte réglementaire qui créera une part fonctionnelle à
l’ISOE.

Que ce soit auprès du Ministre et du DGRH en GNPD le 23 mai, ou auprès de la
Rectrice en commission Blanchet le 31 mai : les représentants du SNPDENUNSA ont
déjà alerté de l’erreur de méthode qui consiste en un passage en force et dans la
précipitation.

Alors qu’il nous faudrait du temps, de la souplesse et de la bienveillance :

Nous recevons des informations par bribes,

Des projets d’enquêtes ministérielles à remonter régulièrement et à présenter
deux fois par an en CA sur les RCD qui seront faits par les enseignants,

Des injonctions de mettre en place des dispositifs obligatoires, mais uniquement
avec des moyens conditionnés et des personnels volontaires,

Un refus de mobiliser la marge d’autonomie des établissements là où ce serait
possible,

Une exigence de retour de l’usage des dotations pactes pour fin juin ; alors même
que ce mois est largement obéré par les opérations de fin d’année, les procédures
d’orientation, l’organisation des examens, etc…

Ainsi, l’institution voudrait faire échouer la mise en œuvre du pacte qu’elle ne s’y
prendrait pas mieux. Car, réussir à construire une proposition équilibrée, réfléchie,
réunir le conseil pédagogique en mode élargi, définir ensemble les priorités de
l’établissement dans le cadre de son projet, présenter l’ensemble aux représentants
des parents d’élèves, obtenir le soutien du conseil d’administration et remonter une proposition de
répartition avec le nombre de professeurs volontaires est une gageure dans un si court délai. C’est prendre le risque d’un refus massif par les enseignants. Par ailleurs, nombre de résultats de mutation ne seront connus qu’à la fin du mois de juin et que selon les établissements, les mouvements de personnels peuvent être plus ou moins importants.

Le SNPDENUNSA a écrit au secrétaire général de l’académie pour demander le report de la remontée des besoins. Nous réitérons la nécessité de pouvoir mettre en œuvre la mesure, à minima, jusqu’à la remontée des VS en octobre. Cela permettra éventuellement à des enseignants de se positionner en fonction des classes et des emplois du temps et à ceux nommés tardivement de s’impliquer. Cela permettrait aussi de temporiser les positions collectives annoncées dans certains établissements.

Madame la Directrice académique, nous savons que durant cette réunion vous allez nous éclairer pour que nous puissions avancer dans la construction d’une offre de pactes auprès de nos enseignants. Depuis la précédente visio, une multitude de questions ont été échangées entre collègues et seront sans nul doute ici partagées avec vous. Ceci est la preuve de la bonne volonté des équipes de direction pour mettre en œuvre et utiliser au mieux ces moyens supplémentaires délégués aux établissements ; alors même que les personnels de direction ne sont pas concernés par cette revalorisation des carrières.

Mais le SNPDENUNSA tient aussi à rappeler que l’indemnité de 1 000 euros bruts ne rendra pas les personnels de direction responsables des difficultés à mettre en œuvre le pacte, car le calendrier et la démarche retenue ne nous donnent pas les moyens de mener à bien cette réforme. Ainsi, chaque équipe de direction présentera le dispositif aux personnels, récoltera les volontariats et… chacun fera simplement au mieux selon la situation de chaque établissement.

Je vous remercie, Madame la Directrice académique, pour votre attention.

Nicolas Villeneuve

Secrétaire départemental

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