Lettre de direction n° 2023-37 – 08.12.2023 – Vigilance sur la…

Vigilance sur la réforme de la Voie Professionnelle

Depuis près de 16 mois, le SNPDEN-UNSA a participé sans relâche à l’ensemble des temps de travail, de présentation et d’échanges autour de la « Réforme des Lycées Professionnels ». Es qualité et à l’intérieur de notre fédération de l’UNSA Éducation, nous avons été force de propositions. Nous avons régulièrement, et à chaque fois que ceci était nécessaire, posé les limites et les réserves indispensables à notre fonctionnement quotidien. En outre, nous n’avons eu de cesse de porter la parole du terrain : qu’il s’agisse de la réalité vécue par les établissements, de celle des personnels de direction (LP, LPO et EREA), comme de l’infaisabilité de certaines propositions du Ministère. Pour ce faire, nous nous sommes tout simplement appuyés sur vos retours et nos mandats. Ainsi, lors des 3 derniers mois écoulés, et pas plus tard que cette semaine, nous avons fréquemment travaillé avec les cabinets ministériels, la DGESCO, et la Ministre elle-même, afin d’amender les textes qui seront proposés au Conseil Supérieur de l’Éducation du 14 décembre, où le SNPDEN-UNSA siègera de nouveau. Tout en restant prudents et parfois opposés, nous avons perçu dans cette réforme des leviers pour faire évoluer l’image et la perception de la voie professionnelle. La mise en avant de tous les établissements, le renforcement des partenariats avec les lycées, la plus grande réussite des élèves - y compris les plus fragiles – nous paraissent des objectifs louables et à remarquer. ➡️ Nous avons bien évidemment veillé, en parallèle, à pointer et à faire reculer les propositions impossibles à mettre en œuvre. Nous avons ainsi obtenu : • Le maintien de l’autonomie des établissements dans l’organisation de la planification des temps d’enseignements et des PFMP ; • Le report des périodes d’examens de mars à mai-juin ; • Le maintien du chef-d’œuvre et de la co-intervention, menacés d’être supprimés (le chef-d’œuvre sera désormais transformé en « projet ») ; • La préservation du principe d’un état de service annuel, avec une seule validation de services, sans impact négatif pour les enseignants, dans le cadre des aménagements du « Y » ; • La répartition de la taxe d’apprentissage sur l’ensemble des établissements, afin de limiter les effets de la baisse importante constatée cette année ; • La poursuite du questionnement au sujet des gratifications pendant le temps du « Y », susceptibles de desservir l’engagement des lycéens dans le parcours de poursuite d’études ; • Le respect de la temporalité et des réalités des établissements dans la préparation de rentrée. ➡️ Nous avons identifié et réaffirmé les limites que les équipes de direction ne pourront admettre : • Le besoin de textes pour une mise en œuvre dans les établissements : « pas de texte, pas d’application ! » ; • L’absence constatée d’interopérabilité du logiciel de gestion des gratifications des PFMP, obligeant les équipes administratives, les directeurs de formation, et les équipes de direction, à de multiples et fastidieuses saisies ; • L’impératif de la définition des missions des responsables de Bureau Des Entreprises (BDE), qui doivent participer à l’actualité et à la vie de l’établissement, en aidant, par exemple, à la double saisie citée précédemment ; • La vigilance sur la tension de l’ensemble des examens, du CAP au BTS, à compter du mois de mai ; • La nécessité d’alléger les programmes en cohérence avec les pertes horaires pour les élèves ; • L’exigence d’une réflexion sur les modalités d’organisation des CCF ; • La date limite pour que les lycéens choisissent leur parcours dans le « Y », doublée d’une vigilance sur les modalités de changements possibles après les résultats de Parcoursup ; • La poursuite de la construction d’une carte des formations partagée, concertée et anticipée avec les équipes de direction, en veillant à limiter les impacts des fermetures sur le terrain et en favorisant les transformations ou les « colorations » ; • Les limites et les contraintes d’utilisation des plateaux techniques et la construction des emplois du temps ; • Un nécessaire abondement en moyens humains pour faire vivre les groupes à effectifs réduits envisagés en français et en mathématiques dans la logique du « choc des savoirs » annoncé par le Ministre Attal. Les politiques ont fait des choix qui se poursuivent dans le cadre de cette réforme sur les 3 prochaines rentrées scolaires. Avant les vacances de fin d’année, et dès le début du mois de janvier, il faudra un réel accompagnement des équipes de direction qui travailleront sur la préparation de la rentrée 2024. À cet égard, la présence des corps d’inspection sera indispensable à nos côtés ! Par ailleurs et dans cette perspective de soutien et de coopération, toute pression des DSDEN ou des Rectorats sera inutile et manifestement contre-productive. Le SNPDEN-UNSA continuera bien évidemment à être présent, poursuivant ses travaux, avançant ses propositions et maintenant sa vigilance au plus haut niveau sur toute mise en œuvre inadaptée, sur d’éventuelles baisses de moyens ou d’horaires inappropriées, ou sur des évolutions des cartes de formations impactant les établissements. Pour le SNPDEN-UNSA, Bruno BOBKIEWICZ Secrétaire général

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