Comme nous en informe l’IGESR dans son rapport sur L’offre de formation dans l’enseignement supérieur pour les bacheliers technologiques rendu public le 14 mars 2021 :
- les élèves de terminale relevant de la voie technologique représentent en moyenne 28,1 % de la population des élèves de terminale, des séries générales et technologiques, scolarisés sur l’ensemble du territoire national, de 2012 à 2019 ;
- un déséquilibre s’observe au sein des différentes séries de technologie : les effectifs de la série STMG sont très majoritaires, ceux des séries STI2D et ST2S comparables entre eux mais à un niveau plus faible, les autres séries ayant des effectifs significativement moindres, dont certaines (STD2A, STHR) ayant des flux très réduits ;
- les questions de l’adéquation de l’offre aux souhaits d’orientation des bacheliers technologiques et de leur répartition dans les formations se posent bien que la volonté de poursuite d’études demeure manifeste pour la majorité des bacheliers technologiques, comme l’atteste le pourcentage de confirmation d’un vœu sur Parcoursup, qui atteint 98,5 % en 2020.
C’est donc à partir de ces différentes observations liées à la baisse d’attractivité de la série constatée sur ces 15 dernières années (2005 : 30 % des élèves / 2020 : 20 %), au déséquilibre de la voie technologique, comme de la problématique de l’orientation de ses bacheliers, que MEN, MESRI et MAA lancent dans le cadre de la réforme du lycée et de la loi ORE, un « plan d’action » pour la rentrée 2021.
Quelques éléments de présentation
Une logique
- Améliorer le continuum Bac -3/+3 comme sécuriser les parcours des lycéens de la voie technologique.
Des conditions préalables à la réussite
- un accord-cadre Etat-régions, ces dernières ayant en charge les lycées, les transports, et étant à la fois responsables du schéma régional des formations, du schéma régional de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, et compétentes en matière d’information sur l’orientation ;
- une politique incitative d’accès à l’enseignement supérieur pour les bacheliers technologiques. La CPU, la CGE, la Cdefi et l’association des proviseurs de CPGE sont d’accord pour signer une charte pour une politique de promotion et de continuité des parcours des bacheliers technologiques vers le supérieur, comprenant :
- un accès favorisé des bacheliers technologiques aux BUT (Bachelor universitaire de technologie) par la mise en œuvre de l’arrêté du 6 décembre 2019 prévoyant qu’au moins 50 % des effectifs de première année de l’ensemble des spécialités portées par les IUT devront être des bacheliers technologiques,
- une politique d’objectifs cible d’augmentation sensible de l’accueil des bacheliers technologiques (pas d’instauration de quotas fixes) pour les écoles d’ingénieurs, les CPGE et grandes écoles,
- un cadre de référence national pour la reconnaissance des diplômes et des parcours, afin notamment de faciliter les passerelles, les équivalences comme les poursuites d’études.
- un schéma régional des formations technologiques de l’enseignement scolaire et supérieur, de la compétence des recteurs de région académique, qui fera l’objet d’une convention d’objectifs avec le président de chaque région.
Cinq volets dans chaque schéma régional
- L’information-orientation doit contribuer à créer plus de demandes, rendre plus attractive et plus lisible la voie technologique, en mettant davantage en lumière, notamment, les spécificités de la voie : le projet technologique, la co-intervention, la pédagogie inductive et la mise en situation des élèves. Ces spécificités sont trop peu connues alors qu’elles sont adaptées pour nombre d’élèves.
- L’offre de formation et les parcours de réussite. Sous 3 ans, à compter de 2021, l’offre doit évoluer à partir de deux idées majeures : moins de 50 % des effectifs académiques de la voie technologique en STMG et un élargissement de l’offre des séries STI2D, STL, ST2S voire STAV. Les autres séries (STHR, STD2A, S2TMD) relèvent des initiatives locales. Il s’agit aussi de développer les cordées de la réussite, consolider des places en CPGE et mettre en cohérence l’offre scolaire de la voie technologique avec l’offre en IUT.
- La poursuite d’études supérieures doit reprendre les éléments de la “politique incitative” expliquée précédemment.
- Le service aux élèves et aux étudiants doit permettre de faciliter la mobilité et les conditions de vie des jeunes, notamment autour des transports et des internats.
- L’aide à l’insertion par l’emploi doit être déterminée localement en partenariat avec les représentants des secteurs économiques.
Une philosophie de plan
Elle est résumée par Jean-Charles RINGARD, co-pilote du comité de suivi de la réforme du lycée GT et coordinateur du travail sur la voie technologique, dans une Dépêche AEF INFO 650488 du 19 avril 2021 : “ dire aux élèves de la voie technologique : « vous accédez à un emploi, parce que vous continuez dans l’enseignement supérieur » ”.
En cela, l’objectif n’est pas d’envoyer le maximum d’élèves en BTS mais que la majorité aille en IUT, la probabilité de réussite y étant 6 fois supérieure à celle en licence.
En STS, les bacheliers technologiques sont 78 % à réussir. 51 % obtiennent un diplôme d’IUT en 2 ans, 63 % en 3 ans”.