Comment les élèves ont-ils vécu le confinement du printemps 2020 ?

Dans une note d’information publiée le 29 avril 2021, la Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) du MEN a étudié la manière dont les élèves ont vécu le confinement du printemps 2020. Un ressenti qui diffère selon l’âge des élèves mais aussi selon leur sexe et leur lieu de scolarisation.

Quelles que soient les dimensions interrogées, les filles ont ainsi moins bien vécu le confinement que les garçons. La peur du coronavirus a également plus touché les élèves plus jeunes et les élèves scolarisés en éducation prioritaire.

Lors de la rentrée 2020, dans le cadre des évaluations nationales exhaustives, tous les élèves de CP, CE1, 6ème et 2nde ont été interrogés sur la période de confinement, de mars à avril 2020. La majorité d’entre eux se trouvaient alors respectivement en classe de grande section, CP, CM2 et 3ème. 

Il ressort globalement de cette étude de la DEPP (Note d’info DEPP n° 21.19, Avril 2021) que le ressenti est très différent selon l’âge des élèves, mais aussi leur sexe ou leur lieu de scolarisation.

Principaux constats

  • Des vécus du confinement différents selon l’âge des élèves

Le ressenti des élèves sur le confinement est très différent selon l’âge. Quel que soit le niveau de scolarité à l’école, 4 élèves sur 10 ont eu peur du coronavirus, contre un quart au collège.

Les élèves de troisième sont moins nombreux que les élèves de CM2 à avoir trouvé le confinement trop long (53,8 % contre 68,5 %). Ils sont également moins nombreux à déclarer que leurs ami(e)s leur ont manqué pendant cette période (79,9 % contre 82 %) et à déclarer préférer se rendre dans leur établissement scolaire pour travailler (72 % contre 78,3 %).

  • Les filles ont moins bien vécu le confinement que les garçons

Quel que soit le niveau de scolarité concerné, les filles sont plus nombreuses que les garçons à déclarer avoir eu peur du coronavirus.

Bien que les élèves de troisième soient moins nombreux à déclarer avoir eu peur du coronavirus, l’écart entre les deux sexes se maintient dans les mêmes proportions (29,8 % des filles et 19,9 % des garçons).

  • Les élèves du réseau d’éducation prioritaire ont eu plus de difficultés à travailler et ont eu plus peur du coronavirus

C’est en troisième que ces différences sont les plus importantes. En effet, 49,5 % des élèves ayant été scolarisés dans des collèges de REP+ déclarent qu’ils ont pu facilement travailler à leur domicile, contre 57,6 % de ceux ayant été scolarisés dans des collèges publics situés hors du réseau d’éducation prioritaire.

De même, les élèves de REP+ sont plus nombreux à déclarer avoir eu peur du coronavirus que leurs camarades scolarisés dans un établissement privé ou public situé hors du réseau d’éducation prioritaire. Et, bien que globalement moins d’élèves de troisième aient déclaré avoir peur du coronavirus pendant le confinement, un écart de plus de 7 points est observé entre les élèves scolarisés en REP+ et ceux ayant été scolarisés dans un collège public hors éducation prioritaire (31,8 % contre 24,4 %).

  • En 3ème, le smartphone est l’équipement le plus fréquemment utilisé pour travailler

En CM2 et en troisième, 7 élèves sur 10 ont utilisé un ordinateur ou une tablette personnelle pour travailler à domicile. En troisième, c’est néanmoins le smartphone qui constitue le principal équipement utilisé (72,7 % contre 39,5 % en CM2) et ce quel que soit le secteur de l’établissement où l’élève était scolarisé pendant le confinement.

En troisième comme en CM2, les élèves de REP+ ont nettement moins utilisé les ordinateurs et tablettes personnels que ceux scolarisés dans le secteur public hors REP (58,7 % contre 67,5 % en troisième et 63,7 % contre 67,7 % en CM2).

Un peu moins d’un élève sur dix, en CM2 comme en troisième, a utilisé un ordinateur ou une tablette fournis par l’établissement scolaire. Cette proportion est deux fois plus importante pour les élèves de CM2 de REP+ : 15,7 % contre 7,1 % des élèves scolarisés hors éducation prioritaire. On retrouve ce constat en troisième où 11,5 % des élèves de REP+ ont utilisé un ordinateur ou une tablette fournis par l’établissement scolaire contre 6,4 % hors éducation prioritaire.

  • La transmission du travail à réaliser s’est faite principalement par Internet et les messageries électroniques.

En plus des courriers électroniques, les moyens de transmission habituels comme l’ENT ou le réseau du collège ont été très majoritairement utilisés. L’essentiel du travail consistait principalement, toujours selon les élèves de CM2 et de 3ème, à réaliser des fiches d’exercices et à lire des documents.

  • Un temps de travail scolaire plus important chez les filles

Les élèves ont déclaré des temps de travail quotidiens différents selon leur sexe, leur niveau de scolarité et le secteur de l’établissement où ils étaient scolarisés au moment du confinement. Les filles sont plus nombreuses à déclarer avoir travaillé plus de deux heures par jour que les garçons, que ce soit en CM2 (42,7 % contre 28,5 %) ou en troisième (43,2 % contre 27, 8 %). Par ailleurs, les élèves de REP et de REP+ sont, en proportion, plus  nombreux à déclarer travailler moins d’une heure par jour que les élèves des écoles publiques situées hors du réseau d’éducation prioritaire et des écoles privées sous contrat (plus de quatre élèves sur dix).

Un quart des élèves ont déclaré avoir été aidés par leurs parents dans leur travail scolaire. En revanche, les élèves de REP+ sont deux fois moins nombreux que les élèves scolarisés en troisième dans des collèges publics hors réseau d’éducation prioritaire à avoir été aidés par leurs parents (13,6 % contre 25,6 %), mais ils sont plus nombreux à avoir été aidés par leurs professeurs (9,2 % contre 5,6 %) ou par une autre personne − frère, sœur, etc. − (12,2 % contre 8,4 %).

  • Les filles plus anxieuses face à l’avenir scolaire

À la rentrée 2020, les élèves de 6ème sont plus confiants vis-à-vis de leur année scolaire que ceux de 2nde. Près de 7 élèves de sixième sur 10 (67,8 %) se déclarent prêts ou tout à fait prêts pour réussir leur année scolaire, contre seulement la moitié des élèves de seconde (50,2 %).

En 6ème comme en 2nde, les filles sont moins nombreuses à se dire tout à fait prêtes pour réussir leur année scolaire : respectivement 26,7 % et 15,7 %, soit − 6,9 points et − 8,1 points par rapport aux garçons.

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