2020, son Covid 19, et ses mutations nouvelle formule, c’est-à-dire en tenant compte de la réforme de la Fonction publique, et l’absence de CAPN dans les opérations importantes pour notre corps que sont les mutations.
Je crois que les deux phrases les plus entendues depuis le 30 mars auront été : « Ah bon, vous n’avez pas tous les résultats ? », suivie de près par « Parce que vous n’avez pas siégé ? Alors les mutations se sont faites comment ? ».
Puis est venue la période de la colère pour certains et des demandes d’explications pour nombre d’entre vous. Explications que nous avons dû différer dans l’attente de la reconstitution dudit mouvement. Grâce au maillage territorial et à l’efficacité des cadres locaux que nous ne remercierons jamais assez, l’immense majorité des mouvements a pu être reconstituée. C’est là que nous en serions presque à remercier le confinement. Imaginez ce travail et tout ce temps passé au téléphone, par mails, à rassurer, accompagner, si nous avions en plus eu la vie habituelle et son lot d’inattendus dans nos établissements… Heureusement, nous n’avions que l’inattendu !
Et première surprise, sans doute moins de colère que les années précédentes. Les collègues se sont rendus compte, que si nous avions aidé, guidé et alerté en amont, nous n’avions pas pu intervenir dans les derniers moments sur des mutations. Ce sont sans doute les DAASEN, DASEN et SG qui ont dû faire preuve de pédagogie.
Deuxième constat, qui là n’est nullement une surprise, les services académiques ont souvent des progrès à faire dans l’élaboration de chaînes. Nous l’avions pourtant dit et répété, lorsque le nombre de postes vacants n’est pas très important, il faut faire encore plus attention à créer les chaînes les plus longues possibles.
Cela veut dire quoi, concrètement ? Que lorsqu’un poste est vacant, et qu’il est demandé par au moins deux collègues, Monsieur X et Madame Y, si X a dans ses vœux l’établissement de Mme Y, alors il vaudrait mieux muter Madame Y sur le poste, et Monsieur X sur le poste de Mme Y, au lieu de mettre directement X sur le poste, et… ne pas muter Y. Mais je vois que j’en ai perdu quelques uns en route, sans doute la raison pour laquelle les services ne maîtrisent pas toujours la technique…
Alors, imaginez la colère des collègues qui avaient dans leurs vœux un ou plusieurs postes qui au final sont restés vacants ! Problème de prise de décision entre rectorat et DGRH, absence de candidatures dites « solides », procédure de départ à la retraite allongée ou tout simplement un travail qui n’a pas pu aller à son terme ? Dans tous les cas, le résultat est désastreux, et conduit mécaniquement à des recours, et, en plus, à des extensions de vœux qui seront souvent source d’espoirs déçus. Alors imaginez quand dans une académie, très peu demandée bien entendu, il reste 7 postes de chef vacants dont 3 en catégorie 4, deux étant des lycées…
Je ne vous parlerai pas du nombre de collègues en mobilité obligatoire et encore non posés dans ce mouvement, et là il semblerait que le dialogue académique entre les services et les collègues n’ait pas toujours bien fonctionné.
Et que dire d’une académie, où certes un collègue, et un seul, sort pour une autre académie, qui n’affiche cependant ni entrants, ni même mutants en interne. Et le poste libéré par le collègue est affiché… vacant ! Comme c’est probablement l’académie qui proportionnellement affiche le moins de collègues réellement sur leur poste officiel, sans doute faut-il commencer par remettre certaines personnes dans les bonnes cases avant de commencer à jouer !
Heureusement que les retours sont parfois très positifs dans certaines académies, de l’Est ou du Sud, cela nous rassure un peu.
Nous venons donc de passer deux semaines à rassurer, accompagner, relire des lettres de recours ou d’extension. Et si notre rôle est maintenant réduit pendant les opérations de mutations du mois de mars, il en ressort que notre rôle de conseil en amont, et d’accompagnement après, a encore été renforcé. Et ce, malgré l’absence de lisibilité donnée par notre ministère.
Il est peut-être grand temps de se servir de notre expertise ; à vouloir s’en passer, on a reproduit des erreurs que la CAPN aurait pu corriger.
Rendez-vous le 4 juin, et merci à tous les collègues qui ont rempli l’enquête, et nous ont ainsi permis de reconstituer le puzzle.