Les mandats du Congrès de Lille nous ont permis de prendre toute notre place dans la réflexion relative aux projets de lois : loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République, loi  sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche.

Lors des auditions du SNPDEN UNSA par les représentants du ministère et les parlementaires, rapporteurs du projet de loi sur la refondation de l’Ecole de la République, si nous avons salué les priorités données à l’école primaire et à la formation des enseignants, nous considérons que  la priorité doit porter sur l’ensemble de la scolarité obligatoire.

L’architecture du collège nécessite d’être revisitée ; le texte d’orientation que nous avons élaboré lors du congrès de Lille  a montré un très large consensus du SNPDEN UNSA  dans ce sens. Le travail réglementaire consécutif au vote de la loi d’orientation et de programmation, et la réflexion annoncée par le Ministre sur le collège, nécessitent que notre organisation soit en capacité de développer encore ses positions en termes de formation et d’orientation des élèves.  
En réaffirmant la nécessité de former tous les élèves au socle commun de connaissances,  de compétences et de culture, nous avons porté nos travaux sur la continuité des modalités d’apprentissages entre le premier degré et le collège, en termes de réflexion commune des équipes, de méthodes pédagogiques et d’évaluation des élèves. Toutes nos sections académiques ont donc travaillé sur la définition du cycle CM2/6ème, le développement d’une culture professionnelle commune et des projets pédagogiques à partager entre les degrés d’enseignement. 

Dans le cadre de ses mandats, le SNPDEN UNSA s’est prononcé pour une dissociation du processus de formation des élèves au socle commun de connaissances, de compétences et de culture, de  sélection des élèves. L’articulation 3ème/2nde et la question de l’orientation des élèves, la place des familles et de l’élève dans ce processus ont alors été mises en débat dans nos instances. La place de la classe de seconde, générale, technologique ou professionnelle  dans l’affirmation du projet personnel de l’élève mérite une réflexion précise si l’on souhaite détendre la question de l’orientation pour permettre aux élèves et leurs familles un  possible cheminement.

Le besoin  d’augmenter le nombre de diplômés dans l’enseignement supérieur impose de mettre en œuvre des cursus adaptés aux bacheliers professionnels qui souhaitent poursuivre leurs études,  mais ne peut, en aucun cas, nous dédouaner d’une réflexion sur le besoin d’augmenter la proportion d’une génération d’élèves  en filière générale et technologique dont nous n’observons,  pour la  voie générale, aucune véritable évolution depuis des décennies.

Le SNPDEN UNSA a porté et obtenu,  lors de la présentation de la loi sur l’Enseignement Supérieur  et la Recherche, une très large majorité de votes favorables en CNESER et en CSE, un amendement au texte précisant que les conventions à mettre en œuvre avec  les universités devaient concerner l’ensemble des formations post-baccalauréat des lycées, STS et CPGE ;  les textes ne soumettaient l’obligation de conventionnement qu’aux seules CPGE! Notre réflexion en académie, préparatoire au CSN, a très largement porté sur l’accueil de bacheliers professionnels en enseignement supérieur, dans des conditions qui leur permettent de véritablement réussir, en termes de capacité d’accueil, de référentiels des formations, d’organisation des parcours. Loin de concerner la totalité des bacheliers professionnels, pour lesquels l’obtention du baccalauréat confère un niveau d’insertion professionnelle, il est aussi important de préserver les voies de réussite pour les bacheliers technologiques, et parfois généraux, en STS, si tel est leur projet. Le développement des poursuites d’études post-BTS, dans le cadre des conventions avec les universités telles qu’elles sont maintenant intégrées au projet de loi, doit être mis en place. La validation de compétences dans les premières années d’études supérieures s’impose.

En matière de formation tout au long de la vie, le  SNPDEN UNSA  a manifesté de fortes attentes quant au besoin d’évolution de son organisation et de son  fonctionnement.  Néanmoins, nous avons, au sein de notre fédération l’UNSA Education, marqué notre hostilité à la transformation des GRETA en GIP, et obtenu son annulation. Cette évolution témoigne du travail syndical que nous avons porté.
Notre fédération, dont le SNPDEN UNSA et A&I particulièrement, participe depuis l’été à des réunions régulières avec le Cabinet ministériel et la DGESCO dans le cadre d’un protocole national. Le modèle GRETA étant désormais validé, les établissements s’organiseront en groupements d’établissement. L’alternative du GIP a été retenue pour assurer un pilotage académique et devenir en particulier l’interlocuteur de la région. Le GIP FCIP doit être installé en conformité avec la loi Warsmann. Les établissements supports  devront adhérer à ce GIP/FCIP. Le DAFCO et ses services, auront un rôle stratégique en particulier vis-à-vis des collectivités territoriales, le GIP/FCIP et les GRETA.
Un groupe de suivi s’est mis en place au niveau national et doit se décliner dans les académies. Le cadrage national, notamment de la convention constitutive, laisse aux académies de réelles marges de manœuvre. Notre travail, sur l’organisation, le fonctionnement et la gouvernance des Greta se poursuit. Le dialogue social qu’il requière au plan académique doit se mettre en place ; le SNPDEN UNSA y sera très vigilant.          

Nous avons, dans un large consensus, travaillé lors du Congrès de Lille sur les missions des personnels de l’EPLE. Aujourd’hui, nous demandons de la cohérence entre les changements induits par les réformes à mettre en œuvre au collège comme en lycée, et les missions et le statut des enseignants.

Les réflexions et les motions de ce Conseil Syndical National, abondamment nourries par les travaux des sections académiques et enrichies encore en séance, ouvrent de réelles perspectives, novatrices,  pour mener les évolutions nécessaires de notre système éducatif.


Collège et liaisons inter cycles
 

Motion : Le projet de loi pour la refondation de l’École fixe pour objectifs d’élever le niveau de connaissances, de compétences et de culture de tous les enfants, de réduire les inégalités sociales et territoriales pour tenir la promesse républicaine de la réussite éducative pour tous et de réduire le nombre de sorties du système éducatif sans qualification. Pour atteindre ces objectifs de meilleurs résultats, de non reproduction des déterminismes sociaux et se montrer plus bienveillante, l’Ecole doit effectivement connaître des évolutions importantes sur plusieurs aspects.
Il s’agit avant tout de sortir d’une logique de sélection et de dissocier la validation d’un socle commun de connaissances et de compétences et de culture de la question de l’orientation.
Dans le même esprit, la progressivité des apprentissages doit être intégrée comme un élément fondamental de la réussite scolaire selon des parcours fluides entre les cycles. De même, dans un souci d’égalité de traitement, le temps de travail de l’élève ne doit pas être externalisé. La question de l’évaluation doit enfin être clarifiée. La superposition de plusieurs modes d’évaluation et la coexistence du DNB et du socle commun ont introduit beaucoup de confusions, maintenu une évaluation stigmatisante et démobilisatrice pour certains élèves. Malheureusement, les conditions d’une évaluation formative, positive, qui prendrait en compte les acquisitions progressives des élèves n’ont pas pu réellement être mises en œuvre par le livret personnel de compétences, difficilement accessible et compréhensible des élèves, de leur famille et qui n’a pas constitué un outil opérant pour les enseignants.
Le projet de loi pour la refondation de l’École s’inscrit dans un projet global, dont un grand nombre de dispositions, renvoyées à un cadre réglementaire, ne sont pas encore arrêtées et peuvent encore connaître des évolutions.
C’est dans cette perspective que nous portons nos positions qui ont déjà été l’objet de réflexions lors de notre congrès de Lille.

Le cycle CM2/6ème :
La place du collège doit être envisagée dans la continuité de l’école primaire selon un parcours progressif dont l’objectif est la validation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Afin de faciliter le passage entre le premier et le second degré, le cycle CM2/6ème doit s’envisager dans le cadre du réseau de l’École du socle, regroupant les écoles primaires d’un secteur à un collège de référence. Un conseil pédagogique inter degré, piloté par le principal du collège et l’IEN de la circonscription en lien avec les directeurs d’école permettra d’assurer une cohérence dans les actions conduites et un rapprochement des cultures professionnelles des enseignants. Il pourra prévoir des temps de concertation dédiés (autour d’actions communes et de suivi des élèves) des échanges de service ou des services partagés et un plan de formation commun. Les enseignements dans les classes de CM2 et 6ème devraient être rapprochés notamment en prévoyant l’intervention de plusieurs professeurs en CM2 et la réduction du nombre de professeurs en sixième.

Le cycle 5ème/4ème :
La mise en place du cycle CM2/6ème et du cycle 3ème/2de crée, de facto, un cycle 5ème/4ème. Dans la logique d’une nouvelle architecture pour le collège ce cycle ne peut plus être conçu, ni porter le nom, de cycle central. Dans ce collège rénové, les conditions de validation du socle commun doivent être revues et allégées. Les programmes doivent être reconstruits dans la logique du socle, en distinguant ce qui est de l’ordre du disciplinaire et du transdisciplinaire, en intégrant de nouvelles modalités d’évaluation et être porteur de sens pour les élèves. Ils devront être bâtis selon une logique de cycle plutôt que sur une logique annuelle, permettant de prendre en compte la progressivité des apprentissages. L’allégement évoqué précédemment permettra d’intégrer le travail personnel des élèves à leur temps de présence au collège ainsi que les remédiations éventuellement nécessaires, pris en charge par les  enseignants dans le cadre de leur service. Ces dispositions présentent une alternative au redoublement qui n’aurait plus lieu d’être.
Dans ce cadre, la validation du palier 3 serait effectuée en fin de 4ème, afin de dissocier la validation du socle du temps de l’orientation et de permettre aux élèves qui n’auraient pas validé le palier de bénéficier d’un accompagnement spécifique en troisième pour atteindre cette certification. L’attestation du S3C se substitue au DNB, ainsi supprimé.
Une sensibilisation à l’orientation via le PDMF serait amorcée à partir de ce cycle.

Le cycle d’orientation 3ème/seconde a un double objectif :
– en premier lieu, prolonger le travail de préparation à la poursuite d’études en approfondissant les savoirs et les compétences mais aussi permettre aux élèves pour lesquels cela n’a pas pu être le cas en fin de 4e,, d’atteindre les objectifs du socle commun de connaissances, de compétences et de culture
– en second lieu, et de manière spécifique, accompagner les élèves dans la préparation de leur projet personnel.
Il est construit sur deux ans et quatre semestres pour laisser aux élèves le temps de la réflexion et rendre possible une élaboration progressive de leur projet.

Il s’appuie sur un principe fondamental  – le dialogue continu entre la famille, l’élève, et le collège durant l’année de troisième ou le lycée durant l’année de seconde –  pour favoriser l’adéquation entre les aspirations et les aptitudes de l’élève. En fin de 3e, au milieu du cycle, la famille décide de la voie de poursuite d’études en seconde (2GT ou 2PRO) ou en première année de CAP.

Le découpage en semestres fixe des rendez-vous entre la famille et l’institution. A l’issue du premier semestre, l’établissement (le conseil de classe et le chef d’établissement) donne un avis sur les vœux des élèves et des familles. En cas de désaccord, le deuxième semestre est mis à profit pour, d’une part, mettre en place, s’il y a lieu, des moyens de remédiation et, d’autre part, initier le dialogue avec la famille afin de rapprocher aspirations et aptitudes.
A la fin du 2e semestre, les élèves et les familles formulent des vœux définitifs de poursuite d’études en seconde.

L’affectation en seconde, dont les modalités doivent être précisées, repose sur les éléments suivants :
– la demande d’orientation de l’élève et de sa famille ;
– les résultats scolaires de l’élève ;
– l’avis de l’établissement d’origine.

Afin d’assurer à la fois une équité de traitement et la prise en compte des capacités d’accueil, une régulation de l’affectation est nécessaire. Elle est de la responsabilité de la direction académique des services de l’éducation nationale (DASEN) sur la base de critères nationaux  (regroupement de fratrie …) ; elle vise à assurer une plus grande mixité à la fois sociale et scolaire (meilleur équilibre par établissement des niveaux scolaires des élèves accueillis sur le bassin, proportion de boursiers et de PCS défavorisés…) et ne laisser aucun élève sans solution.

Il semble nécessaire :
– que les capacités d’accueil soient progressivement définies et conformes aux politiques publiques d’orientation avec une véritable adaptation pour les formations prioritaires ;
– que l’affectation soit organisée par secteur ;
– que les familles soient amenées à formuler des vœux plus nombreux.

A la fin du 3e semestre, à mi-parcours de la seconde GT ou PRO, le lycée d’accueil se prononce sur les vœux d’orientation des élèves et des familles. Peuvent alors être mises en œuvre une remise à niveau pour permettre à l’élève d’accroître ses chances d’accéder à l’orientation de son choix ou une passerelle pour permettre à un élève de seconde GT de poursuivre l’année dans une seconde professionnelle, et l’inverse. La généralisation des secondes professionnelles par large champ professionnel, telle qu’elle a été définie dans le cadre de la rénovation de la voie professionnelle, doit nécessairement être mise en œuvre sur tous les territoires si l’on veut favoriser ces échanges.

L’assouplissement de l’orientation sur plusieurs semestres, dans un dialogue continu avec les familles, signe d’une volonté d’un rapport différent entre l’école, l’élève et ses parents, doit permettre des changements de voie, sans qu’il soit nécessaire d’accomplir une année complète de scolarité au risque de découragement, d’un manque d’estime de soi, voire de décrochage scolaire, ou bien de perte de motivation.

En fin de seconde,  le principe d’une distinction entre la décision d’orientation et l’affectation de l’élève demeure. La décision d’orientation appartient aux familles après avis du conseil de classe, et entretien avec le chef d’établissement, le cas échéant. Ce travail s’inscrit dans le processus engagé sur l’ensemble du cycle troisième/seconde. L’affectation relève d’une gestion par l’institution.

Si des modalités opératoires restent à préciser, le SNPDEN UNSA considère, que dans le cadre d’un dialogue réellement modernisé avec les élèves et leurs familles, organiser la scolarité  en donnant aux élèves la possibilité de mûrir leurs choix d’orientation, s’inscrit dans un double objectif de plus grande réussite des études, sur le plan scolaire et celui de l’épanouissement personnel, et d’une anticipation du risque de décrochage scolaire.          

La progression du nombre de diplômés dans l’enseignement supérieur doit être favorisée par une évolution des poursuites d’études des bacheliers professionnels ; elle ne peut néanmoins faire l’économie d’une progression du nombre des bacheliers généraux et technologiques, dont le cursus nécessite une poursuite d’études post-baccalauréat. Par conséquent, l’appréciation des capacités d’accueil devra être étudiée en fonction d’un accroissement recherché de ces formations.        

Vote du CSN :     Pour : 186       Abstentions : 7


Articulation avec les universités

Motion : Le projet de loi sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche présenté en CNESER et en CSE, pourrait marquer une avancée décisive dans la construction d’un « bac-3 / bac+3 ». L’amendement porté par le SNPDEN-UNSA, très favorablement soutenu en CNESER et en CSE, a été retenu par le gouvernement et intégré dans le projet de loi. Il vise à élargir la portée législative des conventions lycées-universités à l’ensemble des formations post bac : STS et CPGE

L’objectif de 50% d’une génération diplômée de l’enseignement supérieur est atteint et dépassé dans plusieurs pays de même niveau de développement que le notre. En France, seulement 39% d’une génération obtient un diplôme d’enseignement supérieur. Ce chiffre montre qu’il est indispensable de faire progresser l’accès des bacheliers professionnels à l’enseignement supérieur et de renforcer les voies d’accès aux baccalauréats général et technologique.

Le Conseil Syndical National du SNPDEN-UNSA

– Rappelle que la poursuite d’études des bacheliers professionnels dans l’enseignement supérieur est inscrite dans la rénovation de la voie professionnelle, sans remettre en cause le  baccalauréat professionnel comme diplôme d’insertion dans la vie professionnelle.
– Souligne que dans l’enseignement supérieur, aucune des formations (BTS et DUT compris) n’a été conçue pour l’accueil et la réussite des bacheliers professionnels,
– Regrette que les rénovations conduites récemment en STS, rendent ces voies de plus en plus inaccessibles à ces élèves.
– Réaffirme son attachement à une orientation en enseignement supérieur respectueuse des projets d’études des bacheliers quelle que soit leur voie d’origine, notamment en STS et IUT.

L’accueil des bacheliers professionnels nécessite :

• une meilleure utilisation, dès à présent, des possibilités existantes avec, le cas échéant, des dispositifs d’adaptation tenant compte de leurs acquis et de leurs besoins spécifiques.
• une évolution rapide de l’architecture générale des formations et des référentiels pour rendre  ces formations accessibles à leurs publics.

Des moyens d’action doivent être envisagés :

• Procéder à un aménagement d’APB
Un accès favorisé aux STS passe par l’inscription de capacités d’accueil réellement identifiées en concertation avec les lycées. Il pourra s’appuyer sur les critères suivants : baccalauréat professionnel obtenu, nombre de candidatures, spécialité de BTS la plus proche, compatibilité des référentiels existants.

• Aménager des formations
L’accueil de bacheliers professionnels suppose des adaptations d’horaires, de programmes et de référentiels, voire la création de nouveaux parcours de formation et de nouveaux diplômes de BTS et de DUT.

•  Faire évoluer la carte des formations
L’accueil des bacheliers professionnels dans les spécialités favorables doit s’appuyer sur des capacités adaptées, et si nécessaire augmentées.

• Veiller à maintenir en STS et IUT, sans réduction de capacité, les possibilités d’accueil existantes de bacheliers technologiques.

• Rechercher, pour les réorientations au cours des premières années de l’enseignement supérieur, des dispositifs permettant la validation des acquis et des passerelles.

• Développer les poursuites d’études post-BTS, dans le cadre des conventions lycée/université.

Vote du CSN :  Unanimité
 

Les missions des enseignants

Motion : Face aux attentes de la Nation à l’égard de son Ecole, une évolution réelle et profonde du système éducatif devra passer nécessairement par la reconnaissance des nouvelles missions des personnels. Les missions des enseignants induites par les réformes successives, ne sont plus en adéquation avec leur statut actuel. Sans changement, aucune réforme réelle ne pourra être mise en œuvre. Un dialogue entre le ministère et les organisations syndicales représentatives de ces personnels doit être engagé.
Leur formation et leurs conditions matérielles de travail devront être également adaptées.

Vote du CSN :   Pour : 191            Abstentions : 2

Education prioritaire

Motion : Au moment où est menée une réflexion sur l’éducation prioritaire dans le contexte de la loi sur la refondation de l’école, le SNPDEN-UNSA tient à réaffirmer les conditions indispensables qui pourraient permettre de réduire efficacement les écarts de réussite entre les territoires. La mixité sociale et scolaire des EPLE, facteur de cohésion et de réussite scolaire, doit être partout et constamment recherchée. Elle doit passer par une convergence des politiques publiques.
Face aux empilements successifs de dispositifs qui ont perdu leur sens et leur cohérence, il est nécessaire que soit redéfini un cadrage national clair et ambitieux, reposant sur une action inter ministérielle.
Le pilotage national doit permettre une mise en œuvre locale au niveau académique, qui prévoit une dotation pluri annuelle permettant aux équipes un engagement compatible avec le temps éducatif et pédagogique.
La logique de territoire doit être privilégiée et les critères qui président à la définition de sa cartographie doivent être clairs et connus.
Les conditions de pilotage partagé doivent être établies à partir d’un réseau de l’école du socle dans le respect de l’autonomie des établissements. La formation professionnelle des personnels engagés doit être adaptée et leurs parcours valorisés.
Les conditions d’entrée et de sortie de l’éducation prioritaire doivent être anticipées et accompagnées dans le cadre d’une concertation avec les EPLE.
C’est à ces conditions que la réforme de l’Éducation prioritaire, prévue dans la loi, pourra répondre à son objectif de réduire les inégalités sociales et territoriales pour tenir la promesse républicaine de la réussite éducative pour tous.

Vote du CSN :  Unanimité

Isabelle Bourhis et Eric Krop, secrétaires nationaux, Rodolphe Echard, Lysiane Gervais, Serge Guinot, Corinne Laurent, Sylvie Pénicaut, Véronique Titeux, membres de la commission Education & Pédagogie du bureau national.

 

L’enseignement de la morale laïque : commission mixte Vie Syndicale et Education & Pédagogie 

Texte mis en débat dans les académies pour le CSN de novembre 2013.

Motion adoptée par le congrès de Lille :

« Le SNPDEN UNSA rappelle que l’action éducative est par essence, laïque. C’est pourquoi, il estime qu’il est nécessaire de mettre en œuvre au niveau national une pédagogie de la laïcité, dans le cadre des missions pédagogiques et éducatives de l’école.
Les personnels de l’Education nationale doivent être préparés, dès leur formation initiale, à exercer leurs missions pour atteindre cet objectif.
Le SNPDEN UNSA demande que ces actions constituent une priorité du système éducatif. »

La proposition du Ministre de l’Education nationale de l’instauration d’un enseignement de la morale laïque mérite donc une attention particulière de la part de notre organisation syndicale, compte tenu de cette position.
Le rôle moteur du SNPDEN pour obtenir la promulgation de la loi du 15 mars 2004 interdisant le port des signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, son engagement pour faire prévaloir les principes de la laïcité dans le système éducatif nous conduisent à prendre une place de première importance dans le débat qui s’engage sur les conditions de mise en œuvre des annonces du Ministre.
C’est pourquoi le CSN du SNPDEN appelle les académies à se saisir de ce débat et à formuler leurs propositions pour le prochain CSN.

La réflexion pourrait être conduite à partir d’un questionnement articulé autour des axes suivants :
La morale laïque
• Quelle définition ?
• Quelles modalités ?
• Quel contenu ?
• Quelle pédagogie ?
• Quelle évaluation ?
• Quelle formation ?

Les commissions vie syndicale et éducation et pédagogie ont commencé à explorer différentes pistes qu’ils soumettent à la réflexion du CSN puis des académies.

En ce qui concerne le contexte général, la mise en œuvre des principes de la laïcité nécessite que des solutions soient apportées à des situations qui sont en totale contradiction avec cette démarche :
• La sectorisation, dans sa forme actuelle, constitue un facteur d’inégalité et contribue même à la ghettoïsation de certains établissements, favorisant par là, dans certains cas, des stratégies communautaristes
• Le système éducatif français, selon les études de l’OCDE, ne contribue pas à compenser les inégalités mais au contraire à les aggraver.
• Tous les établissements qui reçoivent des fonds publics doivent être soumis aux mêmes obligations, EPLE comme établissements privés sous contrat.
•  La laïcité étant un levier essentiel  pour concilier l’aspiration des citoyens à la liberté individuelle et les règles d’un vivre ensemble harmonieux, la transmission des valeurs qu’elle porte constitue un enjeu éducatif à part entière.

Au concept de morale laïque, le groupe de travail préfère, toutefois, celui de pédagogie de la laïcité, tel que défini par le congrès de Lille.
Il a l’avantage de prendre en compte la dimension globale pédagogique et éducative  dans une approche transversale et pluridisciplinaire.
Il se démarque également d’une connotation passéiste.

Quelles modalités? :
Une fois acté le constat d’une impossibilité de mettre en place un enseignement à part qui viendrait alourdir le « mille feuilles », le groupe de travail a estimé nécessaire d’étudier les hypothèses suivantes :
– comment s’appuyer sur l’existant (TPE, heures de vie de classe, ECJS, CESC, socle commun) pour dégager de nouvelles cohérences ?
– Faut-il imaginer de nouveaux dispositifs ?
– Quelles relations avec la vie scolaire ?
– Faut-il mettre en œuvre des projets transversaux associant les différentes disciplines au collège et au lycée ?

Quel contenu ?
Il faut rappeler avec force ce que représente la laïcité pour nous
–  La liberté de conscience
–  L’égalité des personnes indépendamment de toute considération de croyance, de genre ou d’origine,
–  La fraternité et l’appartenance à une société et à un avenir commun.
–  La laïcité constitue un des piliers de l’éthique républicaine et trouve naturellement sa place dans le corpus des savoirs, savoir-faire et savoirs être transmis par l’Ecole de la République.

Quelle pédagogie ?
Cette formation ne peut pas passer par une pédagogie traditionnelle.
Quels enseignements peut-on tirer de la pratique du débat argumenté en ECJS, de l’utilisation d’exposés et de dossiers comme en TPE, de la conduite de projets comme dans les CESC ?

Quelle évaluation ?
La légitimité de cet enseignement doit-elle être liée à son évaluation ?
Quels moyens imaginer pour apprécier la participation et les formes d’engagement des élèves sans alourdissement du processus d’évaluation ?

Quelle formation ?
La formation initiale et continue de tous les personnels enseignants, d’éducation et de direction est indispensable pour assurer une réalisation cohérente de ce projet.
Sur quels thèmes : formation aux pédagogies actives ? Connaissance des grands principes du droit ? Connaissance de l’histoire et des principes de la laïcité ?
Comment en tenir compte dans les concours de recrutement ?
Quels formateurs ? Les personnels de direction doivent-ils y jouer un rôle particulier ?

Cette première contribution ne peut, en aucun cas, être considérée comme exhaustive et pourra avantageusement être complétée et enrichie par le débat conduit dans les académies.

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