La commission éducation & pédagogie a réuni, les 24 et 25 janvier 2017, 51 participants représentants de 24 académies, dont 32 principaux, 15 proviseurs, 2 principaux adjoints, 1 proviseur adjoint et 1 retraitée.
La commission tient à remercier les membres de la commission, qui ont été très réactifs et participants dans un climat toujours très constructif.
Elle était présidée par Joël Marchandot, secrétaire académique de Besançon, animée par Lysiane Gervais et Gwenaël Surel, secrétaires nationaux et Serge Guinot, Julien Maraval, Élisabeth Payen et Sylvie Pénicaut, membres de la commission de l’exécutif syndical national (ESN).

Les thèmes de travail proposés en amont du CSN étaient les suivants :
1. Collège : La réforme : cycle3, LSU, DNB ;
2. Lycée professionnel ;
3. LGT: Bac-3 / Bac+3.

Thème 1 : le collège :

Les thèmes de travail qui ont été envoyés aux académies en vue de ce CSN, portaient sur le suivi de la mise en place de la réforme du collège.
Les interrogations portaient plus particulièrement sur le cycle 3, sur l’AP et EPI et enfin sur les modalités nouvelles d’évaluation : bilans périodiques, LSU, AFFELNET et DBN. L’occasion de faire un bilan de la mise en place de ces dispositifs et surtout quelles modifications profondes on pouvait constater ou en attendre pour l’avenir.
Seize académies ont envoyé des contributions riches de constats, par ailleurs assez homogènes et de propositions qui ont abouti au vote de trois motions.
Au vu de ces contributions, et comme le SNPDEN-UNSA l’avait annoncé (cf. l’enquête de rentrée menée par le syndicat), la réforme du collège se met en place de manière globalement satisfaisante, au moins formellement, en grande partie grâce au fort engagement des personnels de direction sur le terrain.
En revanche, certaines académies regrettent la communication catastrophique de la DGESCO.
En début d’année, déjà, au moment de la constitution des VS, certains rectorats, à la demande de la DGESCO, exigent le fléchage des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) et de l’accompagnement personnalisé (AP), soit dans la remontée des services, soit sur des tableaux Excell. Or, ces demandes n’ont pas de fondement juridique puisque l’organisation des EPI et de l’AP relève du seul champ de compétence du conseil d’administration en vertu de l’article D. 332-4 du Code de l’éducation et « le chef d’établissement rend compte de sa gestion au conseil d’administration et en informe l’autorité académique » (article D. 422-8), par le rapport annuel.
Ce fut le cas aussi, fin novembre lorsque le ministère a fait parvenir un courrier sur les boîtes électroniques qui a enflammé, à juste titre, les directions de collège, pour nous dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Le LSU fonctionne partout depuis le 1er septembre dans tous les collèges et de manière innovante alors qu’une version installée la semaine d’avant avait écrasé toutes les données déjà enregistrées.
Ou encore par un décret bien tardif du 29 novembre, instituant le conseil de la vie collégienne (CVC), alors que celui-ci se mettait en place petit à petit dans les collèges !
Le SNPDEN a réagi à chaque fois par une Lettre de direction : pas moins de dix lettres sur le 1er trimestre, accompagnées par des interventions directes auprès de l’institution.
Les collègues en académie mettent en valeur le caractère systémique et de grande ampleur de cette réforme qui nécessite son inscription dans la durée pour permettre l’amélioration des performances de tous les élèves et la réduction des inégalités sociales face à l’École. Tout n’est pas parfait dans cette réforme, et comme l’attestent les motions 2 et 3, nous demandons des aménagements majeurs.
En effet, à entendre certaines déclarations de candidats, on pourrait craindre qu’à nouveau, tout ou partie du travail déjà mis en place avec les équipes, même s’il n’est pas encore abouti soit remis en cause après les élections présidentielles.
Nous savons aussi qu’ainsi que l’affirment des chercheurs, les pays qui réussissent en terme de per-formance scolaire sont des pays où existe un consensus national sur les objectifs fixés en matière d’éducation.
Aussi, pour pouvoir porter cette parole dans les instances où le SNPDEN est représenté, il nous a paru opportun de voter un mandat sur ce thème.

Motion 1 : motion d’ordre général
La réussite des élèves, la sérénité dans le cadre du travail ne doivent pas dépendre des alternances politiques mais des expertises professionnelles.
Le SNPDEN-UNSA demande la continuité des politiques éducatives pour tenir compte du temps long nécessaire au changement des pratiques pédagogiques
.
Vote du CSN : unanimité moins 3  abstentions

1) Mise en place de la réforme
Même si c’est encore un peu prématuré pour faire un bilan de l’application de la réforme du collège, les remontées des académies concernant le cycle 3, l’AP, EPI, l’évaluation, et ses modalités, bilans périodiques, LSU, et autres AFFELNET font apparaître certaines constantes selon les différents domaines sur lesquels elles étaient sollicitées.
Concernant le cycle 3, les remontées des académies font état des difficultés liées à la mise en œuvre du cycle 3 qui s’expliquent par :
– une dispersion géographique surtout en milieu rural ;
– une différence de statuts et de culture professionnelle entre le 1er et le 2nd degrés ;
– un nombre élevé de réunions rendues nécessaires pouvant susciter des tensions avec les équipes, les unes dans leurs horaires, les autres non ;
– un co-pilotage IEN/CE parfois délicat.
La mise en œuvre effective et efficace des EPI, globalement satisfaisante, dépend beaucoup des cultures préexistantes dans les établissements et sont parfois l’occasion de changements de pratiques pédagogiques, notamment transversales mais qui ne peuvent pas à eux seuls assurer la diversification des approches pédagogiques.
Les académies regrettent un manque de formation et d’accompagnement des inspecteurs.
Un certain nombre d’académies jugent le bilan de l’AP à mi-année de façon critique. Chacun s’attache à reconnaître que l’idée est pédagogiquement très intéressante mais que l’application est beaucoup plus mitigée. Il est fait état de difficultés à connaître les contenus de ce qui est fait en classe malgré les recommandations des personnels de direction et un risque de dévoiement comme en lycée pour en faire des cours ordinaires est envisagé.
Tous souhaiteraient, là encore, un accompagnement plus grand des inspecteurs.
Enfin, à plusieurs reprises (CSE du 7 septembre, audition du 2 novembre et GNPD du 22 no-vembre), nous avions mis en garde sur le problème récurrent dans les académies de la mise en œuvre du LSU avec nos craintes :
– un manque de communication sur le logiciel (mis tardivement à la disposition des personnels dans certaines académies) ;
– des problèmes de coordination avec les logiciels privés ;
– des « conseils » ou injonctions divergents d’une académie à l’autre.
Les remontées des académies attestent de ces difficultés et font état de craintes sur le lien effectif entre l’évaluation et AFFELNET pour l’affectation des élèves en fin d’année. Certaines expriment même la demande de report de l’outil LSU ou, au moins un déploiement différé en raison des for-mations peu avancées dans certaines parties du territoire. Par ailleurs, la réintégration des notes dans l’affectation est jugée préoccupante par beaucoup de collègues. La loi de refondation de 2013 qui a posé le principe du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, basé sur l’évaluation des compétences, une personnalisation des parcours et une école inclusive risque finale-ment d’aboutir comme par le passé à une affectation suivant le milieu social.
Enfin, sur l’évaluation, les collègues demandent, là encore, un plan ambitieux de formation. Une académie du Sud-Ouest estime qu’il faut refonder les pratiques de classe autour de l’évaluation et de la différenciation pédagogique. Or, évaluer et différencier sont des gestes professionnels com-plexes qui nécessitent un accompagnement des enseignants pour susciter leur adhésion. Ils réclament un Plan Marshall de la formation initiale et continue dans des regroupements transdisciplinaires.

Motion 2 : mise en place de la réforme
La loi de Refondation de 2013 fixe comme objectif la validation du socle commun par tous les élèves, y compris ceux à besoins particuliers.
Au regard de cette ambition, le SNPDEN-UNSA estime que le programme de formation largement déployé n’a cependant pas répondu efficacement aux attentes des établissements.
Pour opérer une véritable évolution des compétences professionnelles, que ce soit au sujet des pra-tiques pédagogiques ou des modalités d’évaluation, le SNPDEN-UNSA exige qu’un véritable plan de la formation initiale et continue soit mis en place, de manière pérenne.
Dans ce cadre, le SNPDEN-UNSA demande l’expertise des corps d’inspection dans les établisse-ments aux côtés des personnels de direction pour accompagner les équipes pédagogiques dans la mise en œuvre de la réforme du collège.
S’agissant de la mise en œuvre du cycle 3, le SNPDEN-UNSA exige des formations communes in-ter-degrés faisant intervenir conjointement des formateurs du 1er et du 2nd degrés.

Vote du CSN : unanimité

2) Le DNB
Par les négociations que le SPNDEN a menées dès le mois de septembre, nous avons obtenu du ministère que le DNB soit le plus tard possible au mois de juin.
Cependant, nous n’avons rien obtenu sur nos demandes de modification du format de l’examen. Maintenir la première épreuve le jeudi après-midi, pour garder le matin, les épreuves de quelques candidats individuels, au motif d’une épreuve de mathématiques identique dans les académies ultramarines, en dépit des problèmes posés pour les transports, atteste d’un manque d’anticipation évident.
D’autant que se greffent des problèmes à côté comme un temps d’épreuves excessif : 8h30 sans pause et une fin tardive pour les élèves nécessitant une mesure d’aménagement horaire.
De plus, le temps que nous consacrions autrefois en fin d’épreuve de mathématiques, le vendredi matin, pour s’occuper des affectations et surtout des élèves non-affectés avec les conseillers d’orientation psychologues (COP), n’existe plus et ce fait présente un réel impact sur les élèves les plus fragiles.
Surtout, beaucoup d’académies s’insurgent sur la coexistence d’une logique d’évaluation par le socle et d’un examen plus alourdi pour les candidats. Ce dernier, de fait, entraîne des pratiques de bachotage de la part des enseignants, en contradiction complète avec l’évaluation des compétences. Aussi demandent-elles sa disparition.

Motion 3 : le DNB
Le SNPDEN-UNSA, fidèle à son mandat du congrès de Lille et constatant la lourdeur accrue du nouvel examen qui, de surcroît, fait perdre du temps pour les apprentissages et l’évaluation du socle, exige la suppression du DNB au plus tôt.
Dans cette attente, le SNPDEN-UNSA constate que le nouveau DNB mis en place pour la session 2017 compte plus d’épreuves qu’avant. Le temps de l’examen s’en trouve alourdi pour les candidats et encore plus pour les élèves nécessitant des aménagements d’épreuves.
En dépit des mises en garde répétées de notre syndicat, les dates et les horaires retenus par le minis-tère ont des impacts négatifs : la transmission et le suivi des affectations, les transports scolaires, les pauses indispensables à de jeunes élèves…
Le SNPDEN-UNSA appellera ses adhérents à laisser sortir les élèves entre les épreuves de sciences et celles d’histoire-géographie / français si le ministère ne revient pas sur la note de service du 6 avril 2016 qui précise que : « durant la pause, les candidats sont maintenus dans la salle ».

Vote du CSN : unanimité moins 3 abstentions


Thème 2 : lycée professionnel

L’enseignement professionnel reste primordial dans notre système éducatif. Une poursuite d’études réussie en nette progression, une meilleure insertion professionnelle dans certaines spécialités contribuent à sa réelle valorisation. L’augmentation régulière des effectifs atteste aussi d’une meilleure santé de l’enseignement professionnel. Certes, des problèmes demeurent (décrochage, orientation par défaut, taux de réussite moyen dans certaines filières et un accompagnement éducatif de tous les instants) et supposent la mobilisation de tous les acteurs. Le SNPDEN-UNSA, lors du congrès d’Avignon, dans sa motion 7 avait été précurseur par une analyse des problématiques futures du LP.
L’avenir de l’enseignement professionnel est à penser par le prisme pédagogique, en particulier une réflexion prospective des programmes, des référentiels de compétences et une simplification des examens. Cette évolution devrait permettre une meilleure insertion professionnelle et une poursuite d’études en s’inscrivant dans un continuum de formation « tout au long de la vie ».

Pour ce CSN, sept académies ont proposé des motions et parmi ces dernières, deux points ont été retenus par la commission :
– la continuité de la valorisation des voies professionnelles avec une simplification de ses examens ;
– l’intégration et la poursuite d’études des lycéens professionnels en post-bac.

D’autre part, le SNPDEN-UNSA, le syndicat des inspecteurs SIEN-UNSA et les syndicats enseignants sont régulièrement sollicités par le ministère depuis mars 2016, au sujet d’une nouvelle organisation des diplômes en particulier, les diplômes intermédiaires (DI). Cette simplification augure une future réflexion au sujet des blocs de compétences déjà proposés aux adultes en formation professionnelle continue et dans le cadre de la VAE (circulaire 2016-133 du 4 octobre 2016).

Plusieurs pistes de réflexion sont présentées par le ministère ayant pour objectif une meilleure perception des formations en LP et une simplification des diplômes du bac pro, en particulier le DI. Ces propositions sont présentées comme un moyen de lutte contre le décrochage.
Les organisations syndicales ont demandé que soit recensé précisément par la DEPP le nombre d’élèves décrocheurs en seconde et en première ayant obtenu ou pas le DI.

Pour rappel (cf. LDD 570), nous avions déjà exigé, lors de la parution de la circulaire du 29 mars 2016 « réussir en LP », des indicateurs précis concernant le moment du décrochage en LP. Cette circulaire préconisait une « usine à gaz » concernant un 3e tour AFFELNET en octobre. Nous avions demandé sur quel critère rationnel se basait cette organisation.
Le ministère était resté muet. Ce 3e tour a été mis en place : seuls 400 élèves, sur le plan national, ont été recensés et réorientés par AFFELNET en novembre 2016, soit moins de 0,01 % des élèves de seconde professionnelle concernés. Tout ça pour si peu !!

Pour le SNPDEN-UNSA, le décrochage demeure une question centrale de la fin du cycle 4 et de l’entrée en lycée, c’est pourquoi, nous demandons au ministère de proposer des réponses à partir d’indicateurs précis.

Motion 4 : identification du décrochage
Le SNPDEN-UNSA demande au ministère d’éditer des indicateurs précisant, entre autres, les moments et le nombre de décrocheurs par filière de lycée professionnel.
Le SNPDEN-UNSA demande à partir de ces données de proposer des solutions pour un retour de ces décrocheurs vers une formation diplômante.
Le SNPDEN-UNSA refuse un tour supplémentaire d’AFFELNET hors ajustements de rentrée en voie professionnelle. Cet outil de gestion de masse est inadapté pour cette procédure individualisée concernant très peu d’élèves.

Vote du CSN : unanimité

À ce jour, il existe de nombreuses spécialités au baccalauréat professionnel, et par conséquent, autant d’organisations d’examens que de champs professionnels. Les examens sont de ce fait peu lisibles et peu compréhensibles par les élèves et leur famille.
Le SNPDEN-UNSA doit donc se munir d’un mandat afin de pendre toute sa place dans le groupe de réflexion à ce sujet proposé par le ministère.

Motion 5 : organisation des examens en LP
Dans la continuité du travail par compétences au collège, le SNPDEN-UNSA demande qu’il y ait une réflexion au sujet de l’organisation des examens en lycée professionnel.
L’objectif de cette réflexion sera de :
– donner de la cohérence aux évaluations en lien avec l’insertion professionnelle ou la poursuite d’études ;
– donner de la lisibilité aux examens pour une meilleure compréhension des attentes par les familles et les élèves dans l’objectif d’une meilleure réussite ;
– prendre en compte l’assiduité et l’implication des élèves dans les apprentissages dans la délivrance d’un diplôme de niveau IV ou V.

Vote du CSN : unanimité

Des enseignements et évaluations par blocs de compétences sont déjà proposés aux adultes en formation professionnelle continue et dans le cadre de la VAE (circulaire 2016-133 du 4 octobre 2016).
Dans le cadre d’une meilleure lisibilité et d’une simplification des examens en bac professionnel, le SNPDEN-UNSA envisage l’éventualité d’un enseignement par blocs de compétences, leur validation et leur reconnaissance pour l‘obtention d’un diplôme en plusieurs années.
C’est pourquoi nous demandons que les académies s’emparent de cette réflexion.

Motion 6 : blocs de compétences
Suite à la circulaire du 04 octobre 2016 au sujet des blocs de compétences, le SNPDEN-UNSA de-mande qu’une réflexion soit menée dans les académies sur chacun des champs professionnels afin de rechercher une harmonisation des modalités d’évaluation quel que soit le statut de l’apprenant (sco-laire, adulte en formation continue, apprentissage).
Vote du CSN : unanimité

L’avenir des lycéens professionnels passe par l’insertion professionnelle des bacheliers ou leur poursuite d’études. Or, selon les champs professionnels et les bassins d’emploi, les possibles insertions professionnelles sont très disparates.
À titre d’exemple, les sections de baccalauréat professionnel commerce très demandées par les élèves de troisième ne permettent pas toujours l’employabilité au niveau IV mais peuvent permettre une meilleure insertion professionnelle au niveau III. Faut-il encore que ces élèves obtiennent une orientation en BTS et une réussite à l’examen ?
Afin de pouvoir répondre objectivement aux fermetures et ouvertures de sections professionnelles mais aussi aux réussites et échecs en post-bac des élèves, en particulier en STS, nous devons examiner avec précision, les différentes initiatives locales qui permettent une meilleure insertion des élèves en première année de BTS et souvent une réussite à l’examen de niveau III.
À ce jour, nous n’avons pas de résultats précis en fonction du parcours initial et de l’accueil en STS des élèves.

Motion 7 : l’avenir des lycéens professionnels en post-bac
Le SNPDEN-UNSA demande au ministère qu’une étude précise soit élaborée concernant le devenir des lycéens professionnels dans l’enseignement supérieur et leur insertion professionnelle.
Cela permettra d’objectiver la réussite des élèves de bac professionnel en formation post bac et aux équipes éducatives de mieux les accompagner dans leur choix d’orientation.

Vote du CSN : unanimité moins 1 abstention

 

Thème 3 : LGT : bac-3 / bac+3

Les constats
En juin 2013, le SNPDEN-UNSA avait révélé le coût réel du baccalauréat : 1,5 milliards d’euros et un trimestre de cours perdus sur une scolarité au lycée. On sait aussi que l’organisation de cet examen est l’une des plus complexes des systèmes éducatifs européens en nombre de candidats, prolifération des filières de spécialisation et nombreuses disciplines retenues pour chacune des filières.
Pourtant, depuis l’instauration d’APB, les élèves connaissent leur affectation avant de passer le bac. Les élèves qui entrent dans une formation sélective de l’enseignement supérieur n’y accèdent donc pas sur la base du baccalauréat et, pour ceux qui entrent dans une formation non-sélective, les résultats obtenus à l’examen ne sont pas significatifs d’une atteinte d’un niveau puisqu’on peut, par exemple, obtenir un bac S avec les matières littéraires à cause du système de compensation retenu actuellement.
On se demande pourquoi une telle organisation, alors que le baccalauréat ne sert à vérifier que seulement 10 % d’élèves n’ont pas obtenu le niveau attendu en fin de secondaire, alors même que 50 % des étudiants en L1 échoue.
De plus, le regard sociétal sur le bac semble évoluer, puisqu’à la rentrée 2016 la question du lycée et du baccalauréat a été tant, par les politiques que par les organisations syndicales éducatives, l’objet de nombreux écrits laissant penser que la symbolique du rite de passage du bac pouvait être revue et corrigée.

Le SNPDEN-UNSA syndicat réformiste
Depuis le congrès de Biarritz, en 2009, le SNPDEN-UNSA s’est avéré « précurseur » en la matière. En effet, grâce à une réflexion prospective alliée au pragmatisme de l’expérience et de la pratique de terrain, la commission éducation & pédagogie a permis de poser les bases du continuum bac-3/bac+3. Cette thématique est devenue incontournable depuis le congrès d’Avignon.
Nos mandats et nos réflexions collectives ont permis de poser un socle de cette future armature du bac-3 /bac+3, pour une meilleure adaptation et une plus grande réussite au lycée et en post-bac.

Le ministère, lui-même, a conduit plusieurs réunions de bilan des lycées, donnant à penser que des ajustements pourraient peut-être intervenir avant la fin de la mandature.

À la demande du CSN de mars 2016, une commission « bac-3/bac+3 » a été réunie, comprenant, en plus de la commission éducation & pédagogie, des collègues volontaires de plusieurs académies. Cette commission réunie à deux reprises en 2016, en juillet et en octobre, a élaboré de nombreuses pistes au sujet du continuum et a notamment proposé de travailler pour le CSN de janvier 2017 sur un allégement du baccalauréat à partir de deux hypothèses :
– valider la fin des études au lycée par un « certificat de fin d’études secondaires » ;
– passer le nouveau baccalauréat, véritable « premier grade universitaire ».
Enfin, la question du continuum bac-3/bac+3 a suscité de nombreuses réflexions dans les académies, 14 académies ont envoyé des contributions. La plupart ont demandé que « le débat sur le fond soit poursuivi afin de pouvoir proposer des orientations réalistes ».
Le double objectif retenu, vise en effet, à diminuer le nombre d’épreuves, de façon à gagner du temps au profit des apprentissages tout en évaluant la fin des études, et également, à faire en sorte de mieux préparer les futurs étudiants à leurs poursuites d’études.

Motion 8 : distinction certificat de fin d’études secondaires du premier grade universitaire
Le SNPDEN-UNSA rappelle qu’il demande une profonde réforme de l’examen du baccalauréat dans le sens d’une clarification de ses finalités, d’une simplification de son organisation et d’une réelle certification des connaissances et des compétences.
Le SNPDEN-UNSA propose que le cycle terminal vise deux objectifs :
– la validation de la fin des études au lycée par un certificat de fin d’études secondaires délivré sur la base du contrôle continu ou en cours de formation en référence à des standards nationaux ;
– un baccalauréat, premier grade universitaire, sur un nombre limité d’épreuves choisies par l’élève en fonction de ses projets d’orientation post-bac. Le niveau de maîtrise attesté pour chacune des composantes, sans compensation entre elles, de ce premier grade universitaire permettrait de s’orienter dans la formation post-bac choisie.

Vote du CSN : unanimité moins 6 abstentions

Pour rappel, la loi ESR du 22 juillet 2013, (http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid81469/22-juillet-2013-juillet-2014-que-change-loi-relative-enseignement-superieur-recherche.html) promouvait, entre autres, une orientation anticipée et choisie par les lycéens pour une meilleure réussite en post-bac, ainsi que des décloisonnements entre lycée et université. Trois ans plus tard, les initiatives locales dans les académies sont nombreuses concernant les décloisonnements et liaisons lycée/université. Ces dernières se développent mais mériteraient d’être harmonisées pour une optimisation des différentes pratiques.
Elles doivent s’intensifier et se coordonner afin que l’université réponde aux grands enjeux de demain (insertion professionnelle, obtention des diplômes et formation tout au long de la vie). Ces initiatives locales devront reposer sur des pré-requis (compétences et connaissances attendues) à l’université pour les futurs étudiants. Les attendus des différentes filières devront être explicites.
De plus des détachements d’enseignants et des échanges de services entre université et lycée devront se développer.

Motion 9 : continuité enseignement secondaire, enseignement supérieur
Le SNPDEN-UNSA, très attaché à la promotion de la notion bac-3 / bac+3, demande, que sous l’autorité des recteurs, chanceliers des universités, les commissions académiques veillent à mettre en place des mesures réellement fonctionnelles pour faire vivre la loi ESR et permettre de lutter efficacement contre l’échec en L1.
Le SNPDEN-UNSA propose :
– des conventions lycée / EPSCP vivantes et généralisées pour les STS qui permettent un véritable partenariat,  afin de mieux préparer les lycéens aux études supérieures ;
– la création d’un conseil réunissant les lycées et les universités ;
– des détachements d’enseignants facilités dont des échanges de services entre le secondaire et le supérieur ;
– des enseignements dont les contenus et les méthodes se font de part et d’autre sur la continuité du bac -3/bac+3 ;
– une identification et une harmonisation des prérequis (compétences, savoirs disciplinaires…) nécessaires pour réussir dans l’enseignement supérieur.

Vote du CSN : unanimité moins 2 abstentions

Posez vos questions

Le forum est là pour partager vos interrogations et trouver des réponses à toutes vos questions.

Besoin d’assistance ?

Bénéficiez d’une plateforme d’écoute et de conseil juridique adaptée à vos besoins.

Adhérer en ligne

Le SNPDEN vous offre un accompagnement tout au long de votre carrière.

Poursuivre la lecture

Suivez le SNPDEN sur les réseaux sociaux !