La commission éducation et pédagogie du congrès a réuni, le 15 mai 2018, 83 participants représentant 27 académies qui ont fait 110 interventions. Elle était présidée par Myriam Honorat, Secrétaire académique de la section de Paris, animée par Lysiane Gervais et Gwenaël Surel, secrétaires nationaux, Serge Guinot et Sylvie Pénicaut, membres de la commission Education et Pédagogie du Bureau National.


Quelle autonomie pédagogique pour favoriser le parcours de l’élève de la 6ème à la L3 ?

Poser cette question de l’autonomie, c’est interroger un concept qui est revenu régulièrement au sein des travaux de la conférence nationale au cours de ces trois ans en terme de manque  ( je pense que c’est mieux que réflexion  car cela explique pourquoi on a choisi ce thème) alors que tout le monde s’accorde pour dire qu’elle est primordiale.

Pourtant, on en parle depuis longtemps et nos camarades de la commission Métiers le savent bien qui ont beaucoup écrit à ce sujet et nous n’avons pas la prétention d’empiéter sur leur territoire même si la frontière entre nos deux commissions est très perméable, ainsi qu’en témoigne notre motion commune sur l’alternance.
La plupart des professionnels de l’Education Nationale, reconnaissent l’importance du respect de l’autonomie pédagogique des établissements, sources de réflexions et de pratiques différenciées des apprentissages. Cette autonomie doit s’inscrire dans un cadre prédéfini dans lequel les libertés pédagogiques doivent se confronter à la réalité du cadre institutionnel et de l’adaptation au contexte de l’établissement.
En effet, la définition juridique classique de l’autonomie d’un EPLE (création de l’EPLE par la loi du 22 juillet 1983, le décret de 1985 en son temps, article R-421-2 du code de l’Education), parle de personnalité juridique, du budget propre, des organes qui assurent la direction et l’administration, des pouvoirs de décisions dans des domaines définis et soumis au contrôle de légalité.
Le décret de 1985 parle de responsabilité des EPLE, et, en son article 2, prévoit huit domaines (Organisation en classes et groupes, emploi des DGH…) ou l’autonomie s’exerce et qui sont tous du domaine pédagogique.

L’objet de la réflexion du SNPDEN UNSA réuni, en Congrès à Colmar, est donc bien d’inscrire l’autonomie pédagogique dans nos pratiques en EPLE pour favoriser le parcours de l’élève et des futurs citoyens dans une formation tout au long de la vie.
C’est pourquoi nous avons pris le parti de présenter notre travail selon l’organisation suivante :
– autonomie pédagogique envisagée de manière transversale c’est à dire qui concerne à la fois collège lycée dans l’idée du parcours de l’élève : marge, les élèves à besoins particuliers, évaluations et autre test de positionnement, travail personnel de l’élève
– autonomie pour le LGT en ce qui concerne  les réformes du bac et des enseignements
– autonomie pour la voie professionnelle et ses futures réformes
– Parcoursup et enseignement supérieur

Le respect de l’autonomie pédagogique passe par le respect de l’utilisation de véritables marges de manœuvre favorisant les approches pluridisciplinaires  pour tous les élèves.

La loi de refondation de 2013 avait pour objectif premier de réduire les inégalités en créant une école bienveillante qui se voulait inclusive. L’approche curriculaire à travers notamment les parcours, le développement de l’interdisciplinarité, une autonomie renforcée, devaient permettre au plus grand nombre d’atteindre le socle commun de compétences et de culture.
La loi sur le baccalauréat est plus incertaine de ce point de vue et on peut regretter que l’utilisation du livret scolaire et que le travail par compétences ne soit pas pris davantage en considération.
En analysant le retour des académies, l’autonomie pédagogique s’exprime pour nos collègues d’abord et principalement par du temps (avoir le temps de donner du sens, de construire collectivement et localement…), de la constance (au niveau des moyens et autres… demande de continuité plutôt que de rupture pour exercer au quotidien une mission éducative efficace) et de la pérennité des moyens (notamment sur le financement des différents dispositifs existants d’une année sur l’autre).
Ce dernier point notamment, les moyens signifient pour les personnels de direction, liberté de réflexions et d’actions, de mise en place de projets innovants ou simplement de leviers adaptés aux besoins de la population d’élèves localement à partir du projet d’établissement.

Les académies demandent une réelle marge d’autonomie. Elles font remarquer que la véritable marge de manœuvre doit servir pour favoriser les approches pédagogiques différenciées. Le dédoublement n’est pas la seule et unique approche. Il faut donc maintenir la marge d’autonomie hors options : bilangues, classes euro, LCA, LCE et chorale. Si ces dernières doivent être considérées comme obligatoires, alors le financement doit être supplémentaire et fléché.

Le respect de l’autonomie des dotations complémentaires est instamment exigé et le SNPDEN UNSA rappelle que celle ci relève des compétences du Conseil d’administration  en tant que garant de la mise en œuvre des enseignements obligatoires dans un cadre budgétaire contraint. La chorale, LCA, LCE … sont financées aujourd’hui en contradiction avec ces principes.
Une solution pourrait être soit le respect stricto sensu de cette marge, soit un abondement supplémentaire.

La marge et l’autonomie

MOTION 1 : Les réformes du collège et du lycée posent la question de l’articulation entre grille horaire, DGH et marge d’autonomie, dans le respect de l’article R-421-2 du code de l’éducation.

La répartition de la marge en totalité doit être réfléchie dans le cadre du conseil pédagogique, actée en conseil d’administration, sans aucune pression extérieure, académique ou politique et mise en œuvre dans le cadre du projet d’établissement.
Les groupes à effectifs réduits, co enseignements ou tout autre projet doivent être liés à des objectifs pédagogiques et non imposés par les groupes depression disciplinaires. L’utilisation de cette marge doit avoir pour objectif final :
– La réussite des parcours de tous les élèves,
– La réduction des inégalités.

Le SNPDEN-UNSA exige que tous les enseignements obligatoires et facultatifs inscrits dans la grille soient financés et que  toute autreinjonction académique ou ministérielle soit abondée hors dotation.

Vote du Congrès : Pour :   Unanimité

Accueil et réussite des élèves allophones au collège et en cycle terminal

Dans la même idée, les académies rappellent que la prise en compte des élèves à besoins particuliers est souvent complexe car trop régulièrement les collègues estiment ne pas pouvoir prendre  en compte leur spécificité. Elles demandent que les inclusions des élèves de SEGPA, ULIS et UP2A soient prises en compte dans les effectifs globaux.

MOTION 2 : Ecole inclusive

Le SNPDEN-UNSA rappelle que le principe d’inclusion scolaire et d’accès à une formation de qualité pour tous les élèves, est inscrit dans le code de l’éducation.
En conséquence le SNPDEN-UNSA exige que le nombre d’élèves par classe, arrêté par les autorités académiques, tienne compte de la spécificité et de la différenciation pédagogique pour inclure les élèves à besoins éducatifs particuliers dans de bonnes conditions.

L’inclusion est un levier pour faire évoluer les pratiques pédagogiques, elle ne peut conduire à des parcours de réussite qu’en accompagnant les personnels d’enseignement et d’éducation dans le cadre de la formation initiale et continue.

Vote du Congrès : Pour : 303    Abstention : 11

Les outils de mise en place de l’autonomie qui sontactuellement en question :
Les évaluations en 6ème et en 2nde :
L’objectif de ces dispositifs, évaluation nationale ou outil diagnostic au service des établissements, n’est pas clairement  établi par le Ministère. Les personnels de direction demandent une simplification de l’outil dans la passation et dans l’exploitation, une concordance avec les contraintes horaires des établissements (55’) et une adaptation pour les élèves à besoins particuliers.
Sa suppression est évoquée par certains à cause du manque de pertinence pédagogique. En effet, elle intervient trop tard dans l’année (novembre/positionnement de fin de cycle 4 deux mois auparavant) ou trop tôt par rapport à d’autres évaluations (positionnement de fin de cycle en fin de 6éme).
Tous demandent « un outil d’évaluation formative » concernant la seconde, et estime indispensable que l’outil proposé permette d’obtenir rapidement des résultats pour chaque élève, exploitables facilement contrairement à ce qui s’est passé en sixième en 2017. Le SNPDEN UNSA souhaite que les personnels de direction soient associés à la conception de cette application afin qu’elle soit réellement au service des équipes.

De la même façon, plusieurs académies demandent un Livret Scolaire unique du CP au BAC : un outil fonctionnel, simple et facilement transmissible, avec une définition précise des compétences à acquérir pour chaque cycle, une adéquation entre outil et évaluation avec pour objectif la lisibilité à destination des familles, l’accès aux bases du cycle antérieur, la transparence des barèmes, des notes et des compétences pour la conversion vers Affelnet et peut être un jour vers Parcoursup…., ainsi qu’un suivi des éléments si l’élève change d’établissement en cours d’année, de cycle…

MOTION 3 : Evaluations

A l’instar de l’évaluation mise en place en début de 6ème, un test de positionnement en 2de est prévu à la rentrée 2018.

Si l’objectif annoncé par le ministère est réellement de proposer une évaluation formative pour les élèves, il est indispensable que l’outil proposé permette d’obtenir rapidement des résultats pour chacun, exploitables facilement et d’apporter une plus-value à l’EPLE, contrairement à ce qui s’est passé en 6ème.

Dans l’éventualité où ces évaluations seraient maintenues, le SNPDEN-UNSA demande une adéquation entre l’outil et une définition précise des compétences à acquérir pour chaque cycle. Il réitère ses exigences contenues dans la motion 2 du CSN de novembre 2017.

Le SNPDEN UNSA  demande un Livret Scolaire Numérique fonctionnel, simple, facilement transmissible et lisible par tous, y compris les parents. Celui-ci pourrait se substituer à ces évaluations redondantes et chronophages.

Vote du Congrès : Pour :   290 – Abstention : 19 – Contre :   5

Dans la même idée, le Congrès réitère sa demande de suppression des épreuves terminales du brevet  afin de donner sa vraie place au socle commun de connaissances, de compétences et de culture, décliné dans le LSU et éviter l’empilement des évaluations.

MOTION 4 : DNB

Le SNPDEN-UNSA réaffirme son opposition à la double évaluation que constituent l’examen du DNB et l’évaluation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Il maintient sa demande de suppression des épreuves écrites de l’examen au profit du socle.

En revanche dans l’idée de faire vivre les  parcours et de développer les capacités orales des élèves, le SNPDEN-UNSA propose le maintien d’une épreuve orale basée sur l’interdisciplinarité, qui soit considérée comme une épreuve, moment solennel de fin du cycle 4.

Vote du Congrès : Pour :    313           Abstention : 1

Enfin, pour la réussite des élèves et la lutte contre les inégalités sociales, le SNPDEN UNSA estime qu’un des leviers majeurs est de prendre en compte le travail personnel des élèves, devoirs faits, notamment à condition que le financement soit spécifique et fléché, connu à l’avance (mai/ juin), selon des critères lisibles et équitables et que les heures puissent être intégrées à l’EDT des élèves et des professeurs (obligation de services ORS souhaitable)
De façon générale, une véritable réflexion sur le rythme scolaire hebdomadaire des élèves doit être engagée dans tout le second degré, de façon à limiter les temps de cours et augmenter les moments de travail personnel et d’activités de recherche encadrées.

MOTION 5 : Le travail personnel des élèves

Le travail personnel en autonomie du collégien et du lycéen, source de discrimination scolaire, est central dans la réussite de l’élève et pose la question de l’interaction entre le professeur, l’élève et les compétences attendues.

Au collège, l’introduction de « devoirs faits » est une avancée dans la prise en compte du travail personnel des élèves dans et hors la classe pour tenter de réduire toutes les inégalités. Pour que ce dispositif produise les résultats attendus, une réflexion en conseil pédagogique à ce sujet est certes nécessaire, mais pas suffisante.
LE SNPDEN-UNSA refuse que le ministère impose le nombre d’heures à prévoir sans proposer la mise à disposition de ressources suffisantes et compétentes.

Le SNPDEN-UNSA exige que :
– un financement fléché, connu avant la fin de l’année scolaire précédente de façon à intégrer les heures dans l’EDT des élèves et des professeurs, soit attribué à l’établissement.
– cette enveloppe soit établie en concertation entre les DSDEN et les établissements pour tenir compte des spécificités, en toute transparence et abondée si nécessaire.

Au lycée, le SNPDEN-UNSA demande qu’une réflexion sur le rythme scolaire hebdomadaire des élèves soit engagée de façon à augmenter les temps de travail personnel encadrés et favoriser le travail collaboratif.

Dans tous les cas, la formation initiale et continue des enseignants doit prendre en compte l’accompagnement des élèves dans le travail personnel.

Vote du Congrès : Pour : 313  Abstention : 1

Le LYCEE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE

La réforme du bac GT

La réforme du bac à l’horizon 2021, allant dans le sens de nos mandats successifs, vers un allégement des épreuves terminales et une prise en compte d’une partie de ces résultats dans Parcoursup a été accueillie plutôt favorablement par le SNPDEN UNSA. Cependant, les premiers projets présentés par le ministère risquaient de provoquer au contraire, dans les établissements, la pagaille du 1er septembre au 30 juin puisque les épreuves communes de contrôle continu, introduites par l’administration, concernaient toutes les matières, à trois reprises pendant les deux ans, plus un  baccalauréat,  même allégé, en fin d’année.
Le SNPDEN s’est opposé à cela par des amendements au CSE. Il a posé quatre principes d’organisation pour organiser les épreuves :
– seuls les enseignements du tronc commun et de spécialité font l’objet d’épreuves encadréesnationalement
– un enseignement ne peut avoir une épreuve terminale et une épreuve commune
– un enseignement ne peut avoir plus d’une épreuve terminale ou deux épreuves communes (1ère et terminale)
– un enseignement ne peut faire l’objet d’une épreuve encadrée nationalement avant six mois du débutdes cours.

L’action du SNPDEN a donc été décisive en faveur de l’allégement des périodes d’examen dans les lycées.
La vigilance doit cependant restée pleine et entière car à ce jour puisque le décret et l’arrêté ne sont pas encore promulgués.  La mise en œuvre concrète révèle encore des incertitudes et c’est la raison de la motion suivante :

MOTION6 : Bac 2021

Le SNPDEN UNSA est favorable àune réforme concernant le baccalauréat et le lycée qui va dans le sens d’une simplification de l’examenainsi que d’une réelle continuité des enseignements au mois de juin.

Il accordera la plus grande vigilance à sa mise en œuvre.
Pour éviter que les lycées ne se retrouvent en situation d’examen permanent, le SNPDEN UNSA demande notamment :
– qu’il n’y ait pas plus de deux vagues d’épreuves communes de contrôle continu : une fois en première et une fois en terminale,
– que l’enseignement scientifique et l’enseignement de spécialité arrêté en fin de première ne soient pas évalués avant six mois de cours effectifs,
– que les épreuves soient limitées à deux heures,
– que les aménagements d’épreuves le soient non pas en temps, mais en contenu et en évaluation.

Vote du Congrès : Pour :    251 Abstention : 56   Contre : 7


Réforme du lycée GT

Ce qui devait être réussi d’après notre point de vue et nos mandats, c’est la réforme du baccalauréat, et ceci, sans nécessiter de réforme du lycée.
Nous demandions au contraire de la prudence pour éviter les problèmes de tensions rencontrées lors de la réforme du collège. Nous faisions au contraire le pari qu’une réforme du baccalauréat bien menée et aboutie, en parallèle avec une réforme des programmes, ne pouvait que conduire les acteurs  à des changements de pratique pédagogique indéniables et porteurs de réussite pour les élèves .
Dans un  premier temps, le rapport Mathiot avec les semestrialisations, les majeurs et mineurs notamment, avait beaucoup inquiété la sphère des syndicats en général. Cependant, la grève du 6 février ayant peu été suivie à l’inverse de ce qui c’était passée en mai 2015 pour les collèges.
Par conséquent, le ministère a estimé qu’il pouvait continuer en proposant une réforme du lycée générale et technologique qui heureusement a abandonné la complexité initiale du rapport.
L’action du SNPDEN, dans ce domaine aussi a été prépondérante, pour fluidifier, simplifier et améliorer le texte initial par le dépôt de 32 amendements au Conseil Supérieur de l’Education. Au final, ce sont 29 amendements qui ont été repris par l’administration et notamment :
– la marge, le terme « abondée par le recteur » a été rétabli (le terme prévu était « modifiée »)
– les 54 heures d’orientation par an deviennent un temps indicatif,
– la marge des classes de Premières et Terminales passe des 7 heures initialement prévues à 8 heures (de 10h30 à 12h en seconde)
– la préparation au « grand oral » se fera simplement dans le cadre des 12 heures des deux spécialités de Terminale après les épreuves de mai (ce qui évitera de refaire continuellement des emplois du temps comme certains partisans de la « modularisation » l’envisageaient)

Les académies cependant, estiment que le non financement des 54 heures consacrées à l’éducation au choix de l’orientation dans la nouvelle grille horaire ne va pas permettre de mettre en place une véritable politique d’aide à l’orientation. Ces actions, parfois lourdes à organiser risquent de reposer beaucoup sur le bénévolat des personnels, sans reconnaissance du travail effectué les conduisant à abandonner.
De plus, s’il est apparait, dorénavant que l’EDT semble plus aisé à réaliser, des interrogations restent cependant quant à la mise en œuvre concrète, notamment sur les enseignements de spécialité et leur association au sein des lycées. Nous avons milité pour notre part pour que ce choix reste de aux mains de l’établissement dans le cadre de son autonomie.
De plus, en la matière, il est fondamental que les élèves sachent rapidement s’il est nécessaire d’avoir suivi telle spécialité pour intégrer une formation supérieure. Ce qui serait assez logique puisque la réforme a pour objectif de connecter le second degré et l’enseignement supérieur.

MOTION 7 : Offre des enseignements de spécialités

Le SNPDEN UNSA approuve la suppression des filières antérieures au profit des enseignements de spécialité, qui vont préparer plus spécifiquement les futurs étudiants.

Cependant, le SNPDEN UNSA exige que l’équité territoriale soit respectée, dans un cadre académique régulé. Il sera extrêmement vigilant à ce que les lycées puissent proposer en autonomie, une offre de formation des spécialités tenant compte des contraintes locales et répondant aux besoins de la population scolaire de chaque EPLE.

Vote du Congrès : Pour : 299 Abstention : 13 Contre : 2                        

MOTION 8: Education au choix de l’orientation.

L’éducation à l’orientation est un  enjeu primordial pour l’équité et la réussite de tous les élèves, c’est en ce sens que, depuis très longtemps, les EPLE ont mis en place des dispositifs d’accompagnement individuels ou collectifs des élèves.

L’éducation au choix de l’orientation présentée dans les nouvelles grilles horaires des classes de Secondes, Premières et Terminales de lycée (54 h annuelles) peut constituer une nouvelle réponse en particulier pour les élèves les moins favorisés socialement afin de leur permettre de construire leur parcours d’orientation.

Le SNPDEN UNSA a demandé à plusieurs reprises que les objectifs et les contenus soient mieux définis, mais que l’organisation soit laissée à la libre appréciation des EPLE sans intervention des autorités académiques. Nous ne pouvons nous satisfaire des réponses renvoyant à l’organisation de ces 54 heures qui ne seraient constituéesque par des journées forum d’orientation ou encore des temps forts organisés dans les établissements.

Le SNPDEN UNSA demande que ce temps globalisé soit clairement défini et fléché avec des moyens attribués aux établissements.

Vote du Congrès : Pour : 305     Abstention : 9


Le LYCEE PROFESSIONNEL

Lors du congrès de Colmar, nous étions dans l’attente d’éléments plus précis de la part du Ministère concernant la voie professionnelle. Les annonces du Ministre sont depuis parues le lundi 28 mai 2018.

La voie professionnelle a connu ces dernières années un essor important puisque le nombre de bacheliers professionnels est passé de 110000 à 190000 de 2010 à 2017. Même si l’image de la voie professionnelle reste à parfaire, la création du baccalauréat professionnel en 3 ans a changé l’aspiration des jeunes qui de plus sont affectés de plus en plus jeune dans cette voie.

Malheureusement l’orientation des collégiens de troisième en bac pro reste trop souvent une orientation par défaut, même s’il arrive cependant que des élèves arrivent motivés par leur choix d’orientation.

Le second constat porte sur l’insertion professionnelle qui reste imparfaite selon les champs professionnels et les bassins d’emplois. Cette insertion dans la vie active doit rester l’un des premiers  objectifs de la voie professionnelle.
Selon la dernière des études, en octobre 2017, que réalise périodiquement (tous les trois ans) le CEREQ (Centre d’Etudes et de Recherche sur les Emplois et les Qualifications) sur l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, les détenteurs d’un baccalauréat professionnel sont globalement 30% à subir un temps cumulé de chômage de plus d’un an au cours des trois premières années suivant l’obtention de ce diplôme, et 17% de plus à avoir vécu cela durant six à douze mois. Trois ans après leur sortie du système de formation, ils sont encore près de 20% à être au chômage. De plus, 60% de ceux qui ont trouvé un emploi ont dû accepter de faire leurs débuts sur des postes pour lesquels des qualifications de niveau V (CAP/BEP) suffisent, et donc, vivent une plus ou moins longue période de déqualification. Mais encore, si, trois ans après l’obtention de leur baccalauréat professionnel, 64% d’entre eux sont parvenus à trouver ou retrouver un emploi conforme à leur qualification de départ (niveau III), un gros tiers d’entre eux est maintenu à ce niveau de déqualification. La future réforme de la voie professionnelle devra s’efforcer de trouver des remèdes à ces maux. L’ensemble de ces remèdes devra s’adapter en fonction du bassin d’emploi, de l’adéquation LP/LPO/ UFA, et taux de  réussite d’employabilité et de poursuite d’étude.

Le troisième et dernier point demeure l’étendue des 90 spécialités de la voie professionnelle. Même si certaines se recoupent, nous savons que les taux de captation et d’affectation, d’employabilité, de poursuite d’étude sont très variables d’un secteur à l’autre et d’un bassin d’emploi à l’autre, ce qui complexifie les réponses dans le cadre des réformes voulues. Il serait utopique de penser que les « copier/coller » d’un secteur professionnel et géographique à un autre puissent être une bonne formule. C’est pourquoi la refonte des classes de secondes, proposée dans le rapport Marcon Calvez, nous semble être porteuse de sens. De plus le degré de polyvalence chez les jeunes diplômés demandé dans les entreprises va dans le sens d’une généralisation des secondes par grand champ professionnel (motion d’Avignon).
Dans le dossier de presse paru depuis « Transformer le lycée professionnel » les points évoqués lors du congrès sont repris par le Ministre de l’Education Nationale.

Aussi est évoqué le CAP en 1, 2, 3 ans, de façon à répondre à la grande difficulté scolaire et à des publics très variés selon les académies. L’avenir du CAP reste flou et à préciser.

MOTION 9 : Voie professionnelle, voie d’insertion, voie d’excellence.

Le SNPDEN UNSA s’interroge sur la mise en œuvre des dispositions contenues dans le rapport Marcon/Calves et les 20 mesures de la réforme de l’apprentissage. Il rappelle son attachement à la voie professionnelle ayant pour objectifsl’emploi, la poursuite d’études ainsi que la formation tout au long de la vie quel que soit le statut de l’apprenant.

Le SNPDEN UNSA attire l’attention sur l’inadaptation d’une généralisation de dispositifs clés en mains, qui ne tiendraient pas compte des différences d’insertion selon les champs professionnels, le bassin d’emploi et  l’implantation des EPLE, lieux incontournables de la formation professionnelle.

En cette période de réflexion entre les régions et les branches professionnelles, les lycées professionnels et les sections d’enseignement professionnelde l’Education Nationale restent les seuls garants d’un enseignement publicpérenne et d’une continuité des parcours de formation et de réussite pour tous.

Vote du Congrès :   Pour : Unanimité

MOTION 10 : Avenir des CAP.

Les élèves affectés en CAP sont principalement des élèves issus de SEGPA et/ou ULIS collège ou encore ULIS Lycée. Les modalités d’inclusion des élèves des dispositifs d’ULIS Pro en classe de CAP diffèrent d’une académie à une autre.

Le SNPDEN UNSA demande que ces publics à besoins particuliers puissent être accueillis dans des conditions qui leur permettent d’obtenir une attestation de compétences ou selon les élèves, permettent lors d’une troisième année de CAP, de consolider leurs acquis pour passer le diplôme de niveau V et préparer leur insertion professionnelle dans le respect de l’autonomie pédagogique de l’EPLE.

Vote du Congrès : Pour : 239    Abstention : 59        Contre : 16                   

POST BAC/ Parcoursup

La mise en œuvre de Parcoursup s’est faite dans la précipitation avec l’objectif d’éviter les dysfonctionnements d’origine politique qui ont fait coulé tant d’encre pendant l’été.
Les nouveautés les plus importantes sont :
– la fin des pratiques de tirage au sort,
– un affichage des attendus des formations universitaires,
– la suppression de classements des vœux,
– l’obligation de remplir la Fiche Avenir.

Cependant, les académies signalent que des points de vigilance persistent.  Elles demandent un réel accompagnement pour les lycéens qui correspondent le moins aux attendus, notamment en BTS et dénoncent la lourdeur de la fiche Avenir en réclamant sa simplification.

MOTION 11 : Fiche Avenir

Attachés au principe du Parcours Avenir construit tout au long de la scolarité des jeunes, les personnels de direction du SNPDEN UNSA se sont investis sans compter dans la mise en place des nouvelles mesures sur l’orientation en terminale avec les équipes éducatives des lycées. Ils suivront donc avec vigilance les résultats de l’application ParcourSup.

Le SNPDEN UNSA demande :
-les moyens nécessaires pour une réelle mise en œuvre du parcours avenir afin de permettre un véritable choix dans le cadre des 54h dévolues à l’éducation à l’orientation.
-une simplification de la fiche avenir : les résultats à l’année, une appréciation quant au projet et les motivations de l’élève via un cv doivent suffire. Ce document doit être facilement exploitable par les établissements d’accueil.

Vote du Congrès :   Pour :     312       Abstention : 2

Motion 13 : Expérimentation Bac pro en STS

Dans le cadre du Parcours Avenir et de la réussite pour tous, le SNPDEN UNSA est attentif aux résultats de l’expérimentation bac pro STS, en termes d’affectation mais aussi de maintien en formation et de réussite à l’examen. Il le sera tout autant pour les élèves de séries technologiques retenus en IUT.
Les contenus de l’ensemble des formations concernées devront être adaptés ainsi que les mises à niveau pour les élèves issus de voie pro.

Le SNPDEN UNSA demande que :
– les quotas soient progressifs et discutés dans le cadre d’un dialogue de gestion entre EPLE et autorité académique,
– les étudiantsbénéficient d’un accompagnement spécifique dès la rentrée. Pour cela des moyens dédiés doivent être attribuésaux établissements concernés.

Vote du Congrès : Pour :   300    Abstention : 14

MOTION Alternance

Traitée en commission mixte Métier/Pédagogie

En lien avec les motions des commissions Pédagogie et Métier, votées en CSN de novembre 2017, le SNPDEN UNSA réuni en Congrès à Colmar:
– réaffirme que l’enseignement professionnel fait partie intégrante de l’Education Nationale  et qu’il convient de développerl’apprentissage dans le cadre des CFA et des UFA publics pilotés par des personnels de direction,
– rappelle qu’il est favorable à la diversité des voies et statuts de formation en EPLE, afin d’offrir une meilleure fluidité et une sécurisation des parcours des apprenants.

Pour que la mixité des parcours et des publics soit effective et optimale, le SNPDEN UNSA demande que :
– les apprentis soient comptabilisés dans les effectifs pour tous les calculs de moyens,
– tous les élèves et apprentis soient accompagnés pour l’obtention d’une attestation de compétences, d’un diplôme ou la possibilité d’une poursuite d’études ayant pour objectif l’insertion professionnelle,
– le service des enseignants intègre les trois voies (scolaire, continue et alternance) afin de pérenniser au mieux l’ensemble des formations ouvertes aux trois types d’apprenants,
– les équipes enseignantes soient accompagnées par les corps d’Inspection pour appréhender les différents publics.

Séance plénière : Unanimité

 

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