L’OCDE vient de publier les résultats du Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA) : enquête administrée tous les trois ans, elle permet de déterminer dans quelle mesure les élèves de 15 ans autour du monde ont acquis les connaissances et compétences essentielles pour participer pleinement à la vie de la société.
Compréhension de l’écrit, mathématiques, sciences et nouveau domaine de la compétence globale étaient les objectifs visés à travers les épreuves de 2018, intégrant notamment, la compréhension de l’écrit comme domaine d’évaluation principal de l’enquête – son cadre conceptuel, ayant fait une large place aux compétences en compréhension de l’écrit à l’ère du numérique.
Le rapport thématique Les lecteurs du XXIe siècle : acquérir les compétences de compréhension de l’écrit à l’ère du numérique décrit plusieurs aspects importants du processus par lequel les élèves de 15 ans acquièrent en compréhension de l’écrit des compétences leur permettant de naviguer dans ce XXIe siècle si « technologique ». Axé sur les politiques et les pratiques exploitant la numérisation pour améliorer les possibilités d’apprentissage, il explore également des pistes à suivre pour lutter contre les effets perturbateurs de la numérisation qui concernent le monde de l’éducation.
Nous retiendrons pour la France : Selon les résultats de l’enquête PISA 2018, naviguer à dessein, sans errer, et explorer activement les items à source unique et à sources multiples sont en forte corrélation avec la connaissance de stratégies efficaces de lecture et le score en compréhension de l’écrit. En France, près d’un élève sur trois se distingue par ce type de comportement de navigation.
- La France se classe dans le deuxième quartile de l’indice de la connaissance de stratégies de lecture permettant d’évaluer la crédibilité des sources calculé à l’échelle des pays de l’OCDE. La différence d’indice entre les élèves défavorisés et favorisés se situe également dans le deuxième quartile des pays de l’OCDE.
- En France, deux tiers, une proportion proche de la moyenne de l’OCDE, de l’écart de score entre les garçons et les filles en compréhension de l’écrit s’expliquent par des différences de connaissance de stratégies efficaces de lecture (à savoir comprendre et mémoriser un texte, résumer l’information et évaluer la crédibilité des sources).
- Entre 2009 et 2018, l’indice du plaisir de lire a diminué en France deux fois plus environ que la moyenne de l’OCDE, soit de l’ordre de 0.14 écart-type. Les filles tendent à apprécier davantage la lecture que les garçons et la différence d’indice entre les sexes est comparable à la moyenne de l’OCDE. Toutefois, la différence d’indice du plaisir de lire selon le milieu socio-économique est des plus marquées en France ainsi qu’en Allemagne, en Finlande, à Singapour et en Suisse parmi tous les pays et économies qui ont participé à l’enquête PISA 2018.
- En France, par comparaison avec les élèves qui ne lisent jamais ou presque jamais de livres, les élèves qui lisent des livres sur papier ont obtenu 54 points de plus en compréhension de l’écrit (moyenne de l’OCDE : 49 points) ; ceux qui en lisent sur des appareils numériques ont obtenu 18 points de plus (moyenne de l’OCDE : 15 points) ; et ceux qui en lisent sur les deux supports ont obtenu 46 points de plus (moyenne de l’OCDE : 37 points) après contrôle du sexe et du profil socio-économique des élèves et du profil socio-économique des établissements.
- Selon les résultats de l’enquête PISA 2018, la relation entre le score en compréhension de l’écrit et le temps passé sur des appareils numériques à des fins scolaires est négative dans 36 pays et économies après contrôle du milieu socio-économique des élèves et des établissements. En France, le score en compréhension de l’écrit diminue de 10 points (moyenne de l’OCDE : -7 points) sous l’effet de l’augmentation d’une heure du temps total d’utilisation d’appareils numériques à des fins scolaires après contrôle du milieu socio-économique des élèves et des établissements.
