En tant que personnel de direction, il nous arrive fréquemment de nous demander à quoi notre « corps », souvent évoqué, avec ses spécificités et ses problématiques, peut ressembler. Qui et combien le composent ? Nous tentons de vous en donner un aperçu.

Chaque année, nous veillons à vous fournir des informations sur le corps des personnels de direction. Chaque numéro de l’Essentiel met l’accent sur un certain type de données. Nous vous invitons à consulter les numéros précédents (2021 et 2022) pour compléter le panorama.

Des grands ensembles

Avec un peu plus de 14 750 personnels de direction recensés pour l’année 2022-2023, c’est un ensemble qui fluctue assez peu d’une année sur l’autre. Bien évidemment, c’est une très forte majorité de personnels qui est affectée en établissements : plus de 13 600 sont en EPLE, dont plus de 8800 (près de 65 % des collègues en poste) rien que dans les collèges. Ce sont également toujours les mêmes proportions de personnels qui sont en affectation à l’étranger (AEFE, MLF, etc.) soit un peu plus de 500 personnels ; c’est le même nombre de collègues dont les affectations sont dans des structures spécifiques ou dans des administrations. Ainsi, plus de 70 collègues sont en charge des directions des établissements régionaux d’enseignement adaptés (EREA), une vingtaine sont en poste dans l’administration pénitentiaire, et près de 350 sont dans d’autres fonctions qui peuvent être, pour certains, celles de DAASEN, en détachement, en mission rectorale, etc.

 

Femmes et hommes

La profession est féminine à 53 % et l’accélération de cette féminisation s’accentue significativement avec 69 % de femmes à l’occasion de la réussite au concours interne, pour l’année 2023 (liste principale et liste complémentaire confondues) !

Cette féminisation, bien qu’à l’œuvre, doit également se traduire dans la répartition genrée fine que l’on peut observer selon le grade des personnels. Ainsi, au sein de la classe normale, les femmes sont bien majoritaires mais, dès que l’on observe la hors-classe, elles sont moins nombreuses que les hommes.

Dès lors que l’on s’attarde avec un peu plus de précision sur les données genrées, on peu également observer quelques disparités ou écarts qui doivent faire l’objet d’un suivi spécifique de la part de la Direction de l’Encadrement. Ainsi, si l’on ne conserve que les personnels en poste dans les EPLE et dans les fonctions de chef d’établissement, la proportion des hommes est majoritaire pour se situer autour de 54 % et, si l’on effectue l’observation inverse, sur les fonctions de chefs d’établissement adjoints, ce sont alors 63 % des personnels qui sont des femmes. Déséquilibre par trop caricatural ! Pis, en s’arrêtant aux fonctions de proviseur de lycée (quel que soit le type), ce sont 63 % d’hommes qui occupent ces fonctions, voire 66 % lorsque l’on extrait les lycées professionnels. Encore plus flagrant, si l’on cantonne le comparatif aux proviseurs de lycées de catégorie 4 et 4 exceptionnelle, on atteint un taux de 69 % d’hommes dans ces fonctions (et même 76 %, pour les lycées de 5e catégorie).

Un focus sur les concours

Le concours 2023 qui vient de s’achever a vu la réussite de 645 personnes sur la liste principale et de 90 sur la liste complémentaire, dont près de 50 avaient déjà été appelés quelques jours après la parution des résultats, signe de la difficulté croissante de recrutement – et d’attractivité – de la profession.

L’âge moyen de réussite au concours est d’un peu plus de 44 ans sur la liste principale et de près de 47 ans sur la liste complémentaire pour une moyenne globale de 44 ans et 6 mois. Les hommes ayant réussi sont un peu plus jeunes que les femmes (42 ans et 10 mois contre 45 ans et 3 mois).

Les académies ayant les lauréats le plus jeunes sont, dans l’ordre croissant et en excluant les académies qui ne présentent qu’un ou 2 candidats : Lille, Créteil puis Versailles et, pour les académies ayant les lauréats les plus âgées, il s’agit de : La Martinique, Bordeaux et La Guadeloupe. 16 lauréats ont 30 ans ou moins, dont 1 lauréat à 26 ans et 35 lauréats ont 55 ans ou plus, dont un lauréat à 60 ans. Dans le détail des répartitions genrées, enfin, et pour les corps d’origine liés à l’enseignement – dont on voudra bien voir la grande diversité de disciplines de recrutement -, on constatera que les femmes sont largement prédominantes, pour près des ¾, dans les corps des CPE, des PLP et des professeurs des écoles. On est au 2/3 de femmes parmi les certifiés et les agrégés et seul le corps des professeurs d’EPS est à l’égalité.

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