Notre engagement professionnel ne peut être durable que si l’on protège le temps humain : le vôtre, celui de vos équipes, celui des élèves.
Cette année encore, nous voyons s’installer une mécanique bien connue : le temps pressé — des annonces tardives sans concertation, des calendriers qui bousculent, des procédures qui s’empilent — écrase le temps passé à bâtir collectivement, à évaluer, à stabiliser.
On vous demande ainsi d’aller encore plus vite alors que vous avez déjà fait plus, plus tôt, et souvent avec des moyens en diminution continue (Pacte, HSE, IMP…). Même si l’on pouvait malheureusement s’y attendre, les dotations pass Culture en berne, qui tombent à l’heure actuelle, en sont la triste expression !
L’INFLATION DES « RÉFÉRENTS » : LA GOUTTE DE TROP !
Référent harcèlement, égalité filles-garçons, laïcité, culture, EDD, handicap, devoirs faits, LGBTphobie… La liste n’est plus un outil ; elle devient une politique en soi. On désigne avant de former, on responsabilise sans outiller, on prescrit sans délai. Résultat : une fragmentation du pilotage, une dilution des responsabilités et une charge qui retombe, encore et toujours, sur les personnels de direction.
SURCHARGE DES TÂCHES : L’ADDITION QUI NE CESSE DE GRIMPER
Tableaux à renseigner, comités à tenir, plateformes à alimenter, réunions à caler « en urgence »…
Tout est prioritaire, donc plus rien ne l’est !
Le management par l’instant remplace la stratégie. Or, on ne pilote ni un établissement scolaire ni le ministère de l’Éducation nationale dans un sprint permanent.
AUTONOMIE DES EPLE : LA CONDITION DE LA RESPONSABILITÉ
Le SNPDEN-UNSA l’affirme : l’autonomie n’est pas un slogan d’économie ! Elle exige des marges réelles, du temps de pilotage sanctuarisé, des choix assumés localement. Les #perdirs doivent pouvoir dire non à l’impossible, hiérarchiser l’important, adapter le prescrit aux réalités. Ce n’est donc pas grave si la formation « Filles et sciences » n’a pas été mise en œuvre au 15 septembre. Ce n’est donc pas grave si le plan local d’évaluation n’a pas été révisé avant les congés d’automne. Ce n’est donc pas grave si tous les plans et protocoles demandés ne sont pas prêts dans les délais souhaités par l’institution. Ce n’est donc pas grave non plus si aucune modification n’est apportée à la gestion des téléphones portables après les déclarations de l’ex-ministre. Être loyal, c’est aussi savoir dire non quand les demandes heurtent les réalités du terrain. C’est cela, la lucidité et la responsabilité qui sont les nôtres ! Et l’ex-ministre l’a parfaitement entendu lors de l’intervention du SNPDEN en Groupe National des Personnels de direction, mardi 9 septembre.
Année après année, l’institution perd ses cadres, à la fois les personnels de direction mais tout l’encadrement de façon plus générale. Comment continuer à piloter dans ces conditions ? Le SNPDEN-UNSA appelle à une évolution des modes de gouvernance. Il y a urgence.
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