Cracovie – Auschwitz : le SNPDEN-UNSA réaffirme son engagement contre l’antisémitisme et toutes les formes de haine
Samedi 08 et dimanche 09 novembre 2025, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah, une délégation de trente membres du SNPDEN-UNSA a participé à un séjour d’étude et de mémoire à Cracovie et sur le site du camp de concentration et centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau.
Dans un contexte de résurgence préoccupante de l’antisémitisme en France et en Europe, ce déplacement constitue un moment particulièrement fort et nécessaire.
Pour notre organisation syndicale, la transmission de la mémoire, la compréhension de la mécanique totalitaire et la lutte contre la haine restent une exigence fondamentale, indissociable de notre mission éducative.
Ce séjour a permis à chacun de mesurer, au plus près, l’ampleur du crime, la dimension industrielle de l’extermination et la nécessité absolue de ne jamais laisser s’installer l’indifférence, le relativisme et la banalisation.
Au-delà de l’émotion et du recueillement, cette immersion renforce notre détermination collective : défendre les valeurs républicaines, protéger l’École contre toutes les formes de discours de haine, et soutenir les personnels de direction dans leur rôle essentiel auprès des élèves et des équipes.
Transmettre et éduquer, c’est encore et toujours résister.
► Notre organisation a adressé un communiqué de presse à l’ensemble de nos contacts médias. En voici le texte.
Le Syndicat National des Personnels de Direction de l’Éducation Nationale (SNPDEN-UNSA) s’engage à lutter contre l’antisémitisme.
Nous, personnels de direction de l’Éducation nationale, portons une responsabilité particulière, celle de garantir, au sein des collèges et lycées publics de France, la transmission des valeurs qui fondent notre République.
Face à la résurgence de l’antisémitisme, sous ses formes anciennes ou nouvelles, explicites ou dissimulées, nous affirmons solennellement qu’aucune complaisance, aucune indifférence, aucun silence ne sont acceptables.
L’antisémitisme est une atteinte directe aux principes mêmes de Liberté, d’Égalité et de Fraternité. Le combattre, c’est défendre la République.
I. Réaffirmer les valeurs de la République
L’école de la République n’est pas seulement un lieu d’instruction. Elle est aussi un lieu d’émancipation, de formation du jugement et de construction du citoyen.
À ce titre, les personnels de direction du SNPDEN-UNSA ont le devoir d’incarner et de faire vivre ces valeurs :
• La Liberté : liberté de conscience et de croyance, rejet absolu de toute discrimination fondée sur la religion ou l’origine.
• L’Égalité : respect inconditionnel de chaque élève, de chaque personnel, égalité d’accès à la dignité et à la connaissance.
• La Fraternité : fondement du vivre-ensemble, appel à la solidarité face à toutes les formes de haine.
II. Nommer le mal pour mieux le combattre
L’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit, une atteinte à la dignité humaine, une négation des principes démocratiques. Qu’il se manifeste par des insultes, des stéréotypes, des théories du complot ou des actes de violence, il porte toujours la même intention : exclure, rabaisser, déshumaniser.
Nous, personnels de direction du SNPDEN-UNSA, devons :
• Refuser toute banalisation des propos ou gestes antisémites.
• Assurer la tolérance zéro pour toute forme de haine ou de discrimination.
• Soutenir les victimes avec écoute, bienveillance et détermination.
• Coopérer pleinement avec les autorités académiques et judiciaires lorsqu’un acte antisémite est signalé.
Nommer les faits, rappeler le droit, éduquer les consciences : tel est notre triple devoir.
III. Faire de l’école un rempart contre la haine
La lutte contre l’antisémitisme est une construction éducative. Les personnels de direction du SNPDEN-UNSA ont la responsabilité d’inscrire cette lutte dans la culture de leur établissement.
- Former et sensibiliser
• Soutenir la formation des équipes pédagogiques à la détection et au traitement des préjugés antisémites.
• Favoriser les interventions d’associations, de chercheurs, de témoins et d’acteurs de la mémoire.
- Éduquer à la mémoire et à la raison
• Faire vivre les temps forts de mémoire, notamment autour de la Shoah et de la lutte contre les discriminations.
• Promouvoir l’esprit critique face aux théories du complot et à la désinformation.
- Favoriser la parole et le dialogue
• Créer des espaces d’échanges pour permettre l’expression des questionnements et des émotions des élèves.
• Faire de chaque incident une occasion d’apprentissage civique.
L’école doit être le lieu où la haine se déconstruit.
IV. Incarner l’exemplarité républicaine
Lutter contre l’antisémitisme exige du courage, de la constance et de la clarté.
Cela suppose :
• D’assumer publiquement la position de l’institution face à toute dérive antisémite.
• De soutenir sans faille les personnels confrontés à des situations difficiles.
• De promouvoir un climat scolaire fondé sur le respect, la justice et la confiance.
• D’assurer la cohérence entre discours et actes.
Être exemplaire, c’est montrer que la République ne recule pas.
► Samedi 08 novembre, visite de Cracovie, de l’ancien quartier juif et des vestiges du ghetto



















► Dimanche 09 novembre, visite du camp de concentration et centre d’extermination d’Auschwitz-Birkenau puis visite du camp d’Auschwitz 1










► Lors de notre visite du centre d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, notre secrétaire général, Bruno BOBKIEWICZ, a lu un texte au Lac des Cendres. Nous vous le partageons.
Nous voici rassemblés devant le lac des cendres, lieu de silence et de mémoire.
Ici, des milliers de vies ont été réduites en poussière.
Ici, l’humanité a connu l’abîme.
Mais notre présence aujourd’hui dit quelque chose de fort : la mémoire ne s’efface pas.
Elle est notre devoir, notre fidélité, notre boussole morale.
Ce lieu n’est pas seulement un vestige de l’Histoire.
Il est un avertissement adressé à tous les temps : celui de ce que l’humanité peut devenir lorsqu’elle renonce à la raison, lorsqu’elle cède à la haine.
En tant que personnels de direction, nous portons une responsabilité immense :
celle de transmettre cette mémoire, non pas comme un chapitre du passé, mais comme une leçon vivante pour le présent ;
celle d’apprendre à chaque élève que la tolérance, la laïcité, l’égalité et le respect ne sont pas des mots abstraits, mais les fondements mêmes de la paix civile.
En tant que représentants du SNPDEN, nous défendons, conformément à nos statuts, notre attachement :
– à une éducation facteur de progrès de tous les individus et de la société ;
– au respect des personnes, de leurs croyances et de leurs convictions ;
– au respect de la laïcité et de la neutralité politique ;
et nous combattons avec conviction les thèses fondées sur le racisme, la xénophobie et toutes formes de discriminations.
C’est notre manière, à nous, de résister à l’oubli, à l’ignorance, à la haine.
Aujourd’hui, devant ce lac silencieux, nous pensons à celles et ceux dont la vie a été anéantie ; mais nous pensons aussi à ceux qui ont eu le courage de dire non, de tendre la main, de rester humains dans l’inhumain.
Ces mots résonnent ici avec une force particulière.
Car Auschwitz n’est pas seulement un lieu d’histoire : c’est un avertissement adressé à chaque génération sur les conséquences du renoncement à ces principes.
En tant que femmes et hommes de l’éducation, nous savons que la mémoire n’a de sens que si elle éclaire l’action.
Former, accompagner, éduquer : ce sont nos manières de résister.
Résister à la banalisation du mal.
Résister aux replis identitaires.
Résister à tout ce qui nie la dignité de l’être humain.
Puissions-nous, en repartant d’ici, garder au cœur cette conviction :
Éduquer et transmettre, c’est encore et toujours résister.
























► Lien vers le Mémorial de la Shoah
