Le SNPDEN + l’UNSA Éducation : pas d’attentisme, des revendications sociales, syndicales et pour l’École !

Publié le par François RESNAIS − Mis à jour le

Un monde instable, un pays en suspens : pourquoi la mobilisation sociale devient décisive ?

Nous vivons un temps où l’histoire semble s’accélérer, mais dans une direction qui inquiète : un monde glisse vers une folie où les puissants renforcent leur domination au détriment du droit international. Les valeurs humanistes, si chèrement conquises au XXᵉ siècle, reculent partout, fragilisées par les conflits, les replis identitaires et la banalisation des violations du droit. L’universel se délite, et la solidarité entre peuples s’efface derrière des logiques de puissance.
Au plan national, ce climat trouve un écho troublant. La fin de l’ère Bayrou et le début de l’ère Lecornu marquent officiellement une rupture politique — mais qui reste pour l’heure invisible dans les actes. Le discours de la « nouvelle méthode » masque mal la continuité d’une politique qui ne prend pas à bras-le-corps les urgences sociales et écologiques. L’arrivée du nouveau Premier ministre laisse planer un doute : rupture annoncée ou continuité dans l’immobilisme ?
Dans ce paysage mouvant, l’intersyndicale demeure un point de stabilité. Elle porte, avec constance et ténacité, des revendications claires : justice sociale, justice fiscale, défense du service public, revalorisation du travail. À l’heure où tout vacille, cette voix collective fait barrage à la fragmentation et à la résignation. Elle incarne une boussole dans l’instabilité générale.
Mais ne nous trompons pas : le rapport de force est désormais installé. Face à un pouvoir sourd aux revendications, la bataille ne peut se limiter aux slogans. Il faut mener le combat des propositions alternatives, opposer au récit dominant — trop souvent amplifié par des médias concentrés dans les mains des plus puissants — une autre narration, celle du progrès social et de la solidarité.
Le discours de politique générale du Premier ministre devant l’Assemblée nationale ouvrira un nouveau chapitre. Mais il ne faut pas en attendre des miracles : il dessinera les contours du projet de budget, sans doute dans la continuité des politiques d’austérité. À partir de ce moment, le bras de fer prendra une dimension plus politique encore. Et il s’inscrira dans un temps long : jusqu’en 2027, la France risque de rester engluée dans une séquence d’usure démocratique où l’absence de réponses sociales pourrait nourrir un accident politique majeur.
Il nous faut nous y préparer, sans céder au fatalisme. Préserver nos valeurs humanistes et laïques, protéger celles et ceux qui souffriront des reculs sociaux, refuser le renoncement — voilà le cœur de notre mission syndicale !

Mobilisation sociale, enjeux scolaires : tenter de changer la donne

Dans un climat de tensions sociales exacerbées, l’intersyndicale multiplie les appels à la mobilisation — et pour cause : les récentes négociations avec le pouvoir exécutif n’ont donné que des promesses creuses face à des urgences criantes. Le 24 septembre, une réunion de plus de deux heures avec le nouveau Premier ministre a laissé les syndicats sur leur faim. Il est aujourd’hui question de poser un rapport de force — notamment avec la journée de grève et de manifestation du 2 octobre — pour contraindre le gouvernement à changer de cap vers plus d’équité, dans les entreprises comme dans les établissements scolaires.

Un sommet social sans avancées : jusqu’où l’État compte-t-il reculer ?

La réunion de Matignon du 24 septembre devait être un tournant. L’intersyndicale espérait obtenir des engagements forts sur le financement de la protection sociale, les réformes des retraites, de l’assurance chômage ou la conditionnalité des aides aux entreprises. Le Premier ministre, lui, est resté sur la réserve — promettant une « nouvelle méthode de concertation », manifestant son attachement au « dialogue social » mais sans calendrier ni garanties.
Ce silence pèse lourd : d’un côté, le gouvernement refuse toute source nouvelle de recettes fiscales malgré l’urgence de consolider la Sécurité sociale ; de l’autre, sur les dossiers les plus brûlants (franchises médicales, recul de l’âge de la retraite, droits des privés d’emploi), les réponses concrètes n’apparaissent pas. L’UNSA et l’ensemble de l’intersyndicale jugent que la transparence, sans contrôle ni conditionnalité, ne suffit pas.
Cette posture du gouvernement creuse le fossé entre les discours – volontaristes — et l’action — frileuse. Dans ce contexte, la mobilisation du 2 octobre ne se présente plus comme une option mais comme une nécessité : elle doit être l’occasion de changer les rapports de force.

Le service public, la fonction publique : revendications sur tous les fronts

Les personnels de la fonction publique avaient déjà montré leur détermination lors de la mobilisation du 18 septembre. Le 2 octobre, l’appel est lancé à amplifier le mouvement, pour exiger des mesures structurelles :

  • Revalorisation des salaires et des grilles indiciaires,
  • Création d’emplois statutaires pour répondre aux missions des services publics,
  • Plan de titularisation pour combattre la précarité,
  • Engagement pour l’égalité salariale entre femmes et hommes,
  • Abrogation de la ponction de 10 % sur les rémunérations pendant les congés maladie,
  • Garantie des droits sociaux des agents (protection, action sociale),
  • Recul du report de l’âge de la retraite,
  • Justice fiscale : taxation des gros patrimoines, encadrement des dividendes, conditionnalité des aides aux entreprises.

À défaut de réformes visibles et ambitieuses, l’État continue de déléguer l’essentiel de ses réponses à des dispositifs ponctuels ou des déclarations d’intention. Pour l’intersyndicale, cela ne suffit pas. Le 2 octobre doit être le moment où les agents publics rappellent leur rôle indispensable à la cohésion nationale — et mettent au défi le gouvernement de prendre ses responsabilités.

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