
Actus des #perdirs : comprendre la séquence, agir avec lucidité
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Un cap politique incertain et un budget sous haute tension
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a franchi l’obstacle de deux motions de censure. Il a obtenu de justesse un répit parlementaire en promettant de suspendre la réforme des retraites pour tenter de bâtir des compromis sur le budget 2026.
Ce sursis confirme toutefois l’instabilité durable : majorité introuvable, trajectoire de déficit à clarifier et négociations financières à haut risque pour l’Éducation nationale. Autrement dit, une période où les annonces peuvent se multiplier sans garantie d’exécution ni de financement stabilisé.
Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Édouard GEFFRAY, ancien Directeur Général de l’Enseignement Scolaire (DGESCO), pendant 5 ans, va devoir “tenir la Maison” dans un moment qui peut sembler plus technico-budgétaire que réellement politique. Nous avons, en effet, besoin de clarté dans ce qui nous attend et pour les perspectives des prochaines années.
L’École à un tournant : réformes inachevées, effets d’annonce et visibilité dégradée
Sur le terrain, les personnels de direction constatent le décalage entre réformes et moyens : voie professionnelle à ajuster (parcours en Y, calendrier d’épreuves, PFMP), nouveaux référentiels et programmes resserrés à la rentrée 2025, pilotage numérique encore hétérogène. La visibilité budgétaire est, elle aussi, fragilisée par les incertitudes entourant HSE, IMP, Pacte et par les reparamétrages du pass Culture, rouvert en fin d’année civile mais dans un cadre restreint, avec une tension actée par de nombreux retours d’établissements.
L’enjeu immédiat demeure la cohérence d’ensemble : moins d’effets d’annonce, plus de séquençage, de concertation et de sincérité financière pour éviter que le « temps pressé » n’écrase le « temps pensé ».
Hors classe 2026 : un signal statutaire totalement contre-productif
Dans ce contexte, la communication, par la Direction de l’Encadrement (DE), d’un taux de promotion à la hors classe 2026 fixé à 16 % au lieu des 17 % annoncés auparavant envoie un signal négatif à un corps déjà soumis à une forte pression d’attractivité.
L’écart d’un point représenterait environ 50 promotions en moins pour un coût global estimé à 138 000 €, soit une économie marginale au regard du budget ministériel, mais un coût symbolique élevé pour la confiance et la crédibilité de la parole publique. D’autant que la grille des personnels de direction a été récemment réaménagée avec la linéarisation de l’échelon spécial, ce qui renforce l’attente d’une trajectoire claire et tenue dans la durée. Le SNPDEN est très fortement engagé à tous les niveaux politiques et décisionnels, depuis cette annonce du 08 octobre, pour revenir à la parole donnée par 4 précédents ministres de l’Éducation nationale.
➡️ retrouvez notre Lettre de Direction du 08 octobre 2025 : ICI
Ce qui change pour les équipes de direction : priorité à la prévisibilité et au dialogue utile
Les semaines qui viennent seront déterminantes : elles doivent permettre d’obtenir des dates, des montants et des règles stabilisées pour l’année scolaire entière, de sécuriser la gouvernance de la voie professionnelle par un suivi partagé, et de clarifier les règles de données et d’indicateurs utilisés dans les outils de pilotage.
Sur le plan statutaire, pour le SNPDEN, la demande d’un rétablissement du 17 % en 2026 s’inscrit dans une logique de fiabilité de la gestion des carrières, nécessaire pour ancrer l’engagement des personnels de direction. Cap lisible, confiance dans l’autonomie des EPLE et moyens sincères : sans ces trois conditions, l’École reste en pilotage à vue ; avec elles, les équipes peuvent tenir leur mission première, la réussite des élèves, malgré la turbulence politique.