Lettre de direction n° 946 : pour le SNPDEN-UNSA, c’est NON !

Les personnels de direction, variables d’ajustement de la gestion de crise dans l’Éducation nationale : pour le SNPDEN-UNSA, c’est NON !

Le SNPDEN-UNSA ne peut accepter qu’une nouvelle fois les personnels de direction des établissements secondaires publics français soient mis en grande difficulté pour aborder au mieux un xième épisode de gestion de crise dans notre institution. Si on peut comprendre que les aléas de l’actualité, le contexte international et des décisions prises au plus haut niveau de l’Etat, tant sur le plan de la lutte contre le terrorisme que sur le plan des mesures sanitaires liées à la crise COVID, impactent lourdement la gouvernance du système, comment accepter que des personnels soient mis en permanence sous pression du fait des options prises et des délais retenus pour les appliquer ? Ainsi, pour l’hommage à Samuel PATY, le SNDPEN a fait savoir depuis le début que la banalisation du début de matinée du lundi 2 novembre poserait de graves problèmes de prise en charge des élèves, et donc des risques sérieux en matière de sécurité, ce que les faits ont confirmé ensuite (LDD 30/10). Pour autant, ce n’est que trop tardivement que cette évidence s’est imposée, avec pour conséquence, de devoir souvent au dernier moment réorganiser une rentrée sur un autre schéma. Ce que les collègues auront pu faire, ou pas, en fonction de leurs contraintes et disponibilités diverses ! Par ailleurs, alors que tous les indicateurs marquaient depuis des semaines une dégradation générale de la situation sanitaire, il aura fallu attendre une décision de reconfinement pour que le scénario d’un protocole sanitaire (supposé prêt depuis juillet) soit activé à compter du lundi 2 novembre, au sortir des vacances. Là encore, n’aurait-on pu imaginer qu’il nous faille, a minima et de manière officiellement actée, jusqu’au 9 novembre pour nous réorganiser, pour tous les établissements et pas seulement pour les lycées s’agissant de la limitation du brassage des élèves ? Le fonctionnement reconnu comme opérationnel et efficace sur la base d’un protocole allégé depuis le 1er septembre nécessitait-il vraiment d’être revu à ce point en urgence ? Conçoit-on vraiment que les établissements soient opérationnels dès demain, au sortir de 15 jours de vacances ? Ce renforcement, voulu immédiat, des mesures de protection sanitaire, risque de plus de confronter nos collègues à des pressions internes demain matin, certaines organisations agissant visiblement pour imposer des formes diverses de surenchères démagogiques sur ce terrain ! Plus encore quand celles-ci seront alimentées par des propos mêmes du Ministre de la Santé sur une possible fermeture générale des lycées ! Le SNPDEN plaidera à nouveau, à l’occasion du Groupe National des Personnels de Direction (GNPD) réuni mercredi 4 novembre par le Ministère, pour que le pragmatisme et le réalisme prévalent et que formes et délais soient donnés pour laisser à nos collègues les moyens et le temps de mettre en place les nouvelles dispositions retenues. Nous demandons une nouvelle fois que soit distingué ce qui relève de l’urgence absolue en matière de sécurité des personnes et des biens de ce qui tient à des mesures plus pérennes de prévention et de précaution, qui demandent elles, réflexion, concertation et préparation pour être actives et efficientes. Une gestion autre, faite sous le sceau de l’injonction ou de la mise en demeure, aurait d’évidence deux conséquences lourdes. D’une part, renforcer encore l’incompréhension, déjà majeure, des personnels de direction face aux choix de gouvernance interne faits par notre institution dans ce contexte de crises à répétition, et donc mettre à jour une faille entre notre Ministère et les cadres que nous sommes. D’autre part, susciter doutes et pertes de confiance chez les personnels et usagers qui voient déjà bien l’écart existant entre des annonces grand-public volontaristes et une réalité de terrain bien plus mesurée ou diversifiée. Il ne nous paraît pas utile de renforcer encore les suspicions existantes sur le décalage entre la parole politique et la vérité du terrain : la fragilité de la confiance en la parole publique n’a vraiment pas besoin d’être accentuée dans notre pays en ce moment ! Dans l’attente des échanges nécessaires à venir avec notre ministère, le SNPDEN-UNSA conseillera, accompagnera, soutiendra, voire défendra, les personnels de direction qui seront confrontés à des impossibilités, difficultés ou pressions de quelque nature que ce soit et d’où qu’elles viennent à partir de demain matin. Nos capacités à faire face à nos responsabilités et à tenir nos fonctions avec sérénité et sens du service public sont déjà suffisamment mises à l’épreuve pour que l’on nous épargne d’inutiles complexités supplémentaires. A l’impossible nul ne sera tenu, et le SNPDEN-UNSA renouvelle son mot d’ordre pour cette rentrée : faire sûr, simple et efficace, dans la mesure de nos moyens ! Philippe VINCENT, Secrétaire général

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