Lettre de direction n° 962 : ENT et réseaux
Ce matin, dans de très nombreuses académies, les professeur(e)s ont été dans l’incapacité technique d’assurer les enseignements à distance qu’ils avaient prévus et programmés depuis mercredi soir dernier. Que ce soit via les ENT ou par des accès directs à des services nationaux (i.e. : CNED), de très nombreux élèves, si ce n’est une majorité d’entre eux, n’ont pu avoir normalement accès aux séquences pédagogiques élaborées en grande partie durant ce week-end pascal par les équipes des établissements. Mis immédiatement sous tension du fait de déclarations fort optimistes qu’il avait faites sur ce sujet, le Ministre a tenté d’apporter en urgence via les médias des réponses aux interpellations relatives à ces crashs numériques majeurs. Les explications portant sur des attaques extérieures et sur des sous-calibrages des serveurs semblent, même si on accepte le principe que des malveillances aient été possibles et que les ENT des collectivités se soient effectivement trouvés en défaut, fort décalées tant la parole publique portant sur le thème « Nous sommes prêts » apparaît ici malheureusement bien prise en défaut. Cet échec renouvelé a, de plus, toute chance de saper significativement l’important travail préparatoire porté par les établissements depuis jeudi dernier voire de ruiner la confiance que les usagers peuvent avoir sur la capacité de notre système, associant État et collectivités territoriales, à assumer réellement son volontarisme numérique à grande échelle. Une fois de plus, là où une prudente humilité aurait dû être de mise, on a voulu emboucher les trompettes d’une réussite annoncée : la chute n’en est que plus douloureuse et les dégâts collatéraux plus importants ! Même si le SNPDEN-UNSA ne se joindra pas au chœur habituel des « On vous l’avait bien dit » et « Vous n’avez rien appris » - qu’il serait pourtant légitime d’entonner, tant il déplore depuis au moins 15 ans les dysfonctionnements majeurs du numérique dans l’éducation - force est de constater que ses conseils répétés sur les nécessités d’anticipations conséquentes et sur les bienfaits de montées en charge progressives auraient pu être pris en compte avec bénéfice. En dépit de tout, le SNPDEN-UNSA continuera de jouer son rôle d’interlocuteur responsable dans l’espoir d’être, sur ce sujet comme sur d’autres, mieux entendu pour plus d’efficacité. Philippe VINCENT, Secrétaire général.